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- Lutte ouvrière n°1787
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Paris, " Jeunesse et Sports " : La grève se durcit
Mercredi 23 octobre les grévistes " Jeunesse et Sports " de la Ville de Paris étaient au coude à coude avec les éboueurs en manifestation à l'Hôtel de Ville où Yves Contassot, l'adjoint chargé de la propreté de la Mairie de Paris, avait prévu un important comité d'accueil de CRS. La présence rue de Rivoli d'une benne à ordures du privé ressemblait fort à une provocation.
Le matin même à l'assemblée générale, la CFDT n'était plus dans l'intersyndicale, mais les 500 grévistes présents ont imposé que l'intersyndicale se reconstitue et ont aussi convaincu les syndicats de désigner un porte-parole commun pour que les articles qui paraissent dans la presse sur leur mouvement ne soient plus contradictoires.
Au cours de leur AG les grévistes ont décidé de redéfinir les revendications. La revendication du statut " Jeunesse et Sports " prétendument impossible à satisfaire, des employés de la Propreté l'ont obtenu du temps où Chirac était maire, par la création d'un corps spécifique.
Les revendications sont donc : le statut, l'augmentation de tous les salaires de la grille, et l'embauche de personnel. Plus question de demander des indemnités que la Ville peut reprendre quand elle veut.
Samedi 26 octobre les grévistes ont réussi à retarder un match au stade de Coubertin dans le 16e.
Toujours en grève le lundi 28 octobre, 500 employés étaient à l'entrée du Conseil de Paris. Cherki, l'adjoint chargé des sports, n'a rien voulu discuter et encore moins céder : il compte sur le découragement des grévistes. Au cours de cette journée tous les groupes politiques de la ville de Paris ont reçu des délégations composées à 50 % de syndicalistes et à 50 % de grévistes du rang ; mais si le PC, les Verts se disent plus ou moins d'accord avec les revendications, ils n'ont aucun pouvoir de décision.
La grève dure depuis la fin septembre, l'arrivée de certaines feuilles de paie avec des retenues importantes ne décourage personne.
Certains journaux comme Libération prétendent faussement qu'une vingtaine de centres auraient repris le travail, mais ces vingt centres sont ceux qui n'ont jamais été en grève. La source de cette intox est bien sûr la lettre de Cherki aux clubs, leur disant que le mouvement allait s'arrêter.
Eh bien il en sera pour ses frais, les grévistes ont le moral, la grève continue pour les sports, les bains-douches, et les ESAN (les maîtres nageurs) se disent solidaires. Une pétition circule, exigeant l'annulation des sanctions à l'encontre des dix agents de maîtrise menacés.
Pour la rentrée du 4 novembre la dernière assemblée générale a décidé la grève totale avec fermeture des centres, alors que jusqu'à présent ils ne faisaient que la grève des soirées et des dimanches.
C'est certain, la direction de la Jeunesse et des Sports de la Ville de Paris est loin d'en avoir fini avec cette grève.