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Dans l'enseignement
Des retraités et des mères de famille à la place des surveillants
Le gouvernement projette de supprimer des milliers de postes de surveillance dans les collèges et les lycées dans le budget 2003. Cela concerne non seulement les surveillants qui seraient 5 600 en moins l'an prochain, mais également des milliers d'aides-éducateurs ou de CES qui sont employés en partie à des tâches de surveillance.
Leur activité est essentielle. Mais pour pallier ces suppressions, le gouvernement envisage d'instaurer ce qu'il appelle pompeusement des " assistants d'éducation " qu'il veut recruter parmi les retraités et les mères de familles ! Pour justifier ce projet, il invoque la difficulté de trouver des candidats surveillants étudiants pour certains établissements trop éloignés des universités, et les absences nombreuses pour examens de ces surveillants.
L'emploi de surveillant permet à des jeunes, en particulier de milieux populaires, de suivre des études tout en disposant d'un salaire leur permettant de subvenir, tant bien que mal, à leurs besoins. La mesure conçue par le gouvernement est un mauvais coup porté contre ces élèves, mais également à l'encontre des aides- éducateurs et des travailleurs en CES.
Quant à leurs remplaçants prévus, parler d'embaucher des retraités ou des mères de familles, c'est se moquer du monde. Le gouvernement ne fait même pas semblant à cette occasion de lutter contre le chômage en créant de vrais emplois. Pour lui, il considère cette activité comme une tâche d'appoint, convenant à des anciens ou à des femmes au foyer.
Si le gouvernement parvient à ses fins, cela aura des conséquences importantes. Des dizaines de milliers de jeunes de milieux populaires ne pourraient plus poursuivre des études comme ils le font actuellement. La réduction des tâches de surveillance à des objectifs ponctuels rendrait le fonctionnement des collèges et des lycées encore plus difficile.