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- Lutte ouvrière n°1785
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Atofina-Fos-sur-Mer (13) : Grève pour l'embauche et les salaires
Depuis le 14 septembre, une quinzaine d'opérateurs de l'unité de production de chlorure de vinyl monomère (CVM) sont en grève, paralysant toute l'activité du site.
L'usine d'Atofina qui appartient au groupe TotalFinaElf compte environ 400 salariés et produit principalement du CVM, matière première servant à la fabrication de plastique.
Depuis une vingtaine d'années, la production de CVM n'a cessé d'augmenter, passant de 200 000 tonnes en 1980 à 410 000 tonnes prévues au début 2003. Mais cet accroissement implique une surveillance plus soutenue, une plus grande rapidité d'exécution au moindre problème, à la moindre opération. Ceci nécessiterait en fait plus de personnel pour assurer la production dans de bonnes conditions. Mais l'augmentation des effectifs n'a pas suivi celle de la production.
Pour économiser, la direction procède à des arrêts techniques de plus en plus espacés, mettant en danger tous les ouvriers. Par exemple, alors que l'inhalation de chlore est dangereuse, la direction prolonge la durée de vie de certaines portions de la tuyauterie, augmentant le risque de rupture par corrosion des conduits, comme cela s'est déjà produit au niveau du four à 450°. Par chance les conditions d'explosion n'étaient pas, cette fois-là, réunies.
Les ouvriers de CVM se sont mis en grève pour obtenir plus d'effectifs afin de travailler dans de meilleures conditions, l'augmentation des salaires de 50 euros par mois et la revalorisation des coefficients. Les salaires n'ont pas bougé depuis des années, c'est ainsi qu'un ouvrier " opérateur ", travaillant en posté, avec deux ans d'ancienneté, gagne un peu plus de 11 000 F net par mois.
La CGT soutient leur mouvement.
Pour le moment la production est totalement paralysée sur le site. Seules la maintenance et la sécurité nécessaires sont assurées.
Pour éviter de payer les salaires dans les autres services et pour les dresser contre les grévistes, la direction a voulu imposer le chômage technique à toute l'usine. Mais certains services, comme la comptabilité/gestion, n'ont pas accepté et se sont mis en grève à leur tour. La direction a alors renoncé à poursuivre la procédure de mise au chômage technique et la grève de la comptabilité/gestion s'est terminée, lundi 7 octobre. Mais la direction fait pression dans toute l'usine pour que les heures de récupération soient rattrapées, que les RTT soient pris pendant la grève.
Lundi 14 octobre, la grève se poursuivait. Un CCE était prévu pour jeudi 17 octobre.