La plupart des organisations syndicales du secteur de l'Éducation appellent à une journée de grève le jeudi 17 octobre prochain. Elles entendent ainsi protester contre les choix budgétaires et la volonté de décentralisation du gouvernement Chirac-Raffarin, exiger les recrutements de personnels nécessaires et dénoncer la précarité dont sont victimes un nombre important de travailleurs de ce secteur.

Si les mesures du gouvernement actuel ne font qu'amplifier celles du gouvernement précédent, les travailleurs de ce secteur ont toutes les raisons de participer massivement à cette grève.

Des coupes drastiques menacent à l'Education nationale, où il manque pourtant déjà du personnel dans tous les domaines : à l'entretien, dans les services de gestion, ou encore parmi les personnels de santé réduits à la portion congrue. Quant aux enseignants, alors qu'il faudrait en embaucher en masse, le gouvernement prévoit la diminution du nombre de fonctionnaires. Depuis des années, il n'a pas voulu créer les postes de personnels titulaires pour les vrais emplois occupés actuellement par des aides-éducateurs ou des travailleurs en CES. Aujourd'hui, au lieu de titulariser parmi ces derniers tous ceux qui le souhaitent, il prétend vouloir supprimer en masse ces postes, en laissant inoccupées les charges nécessaires qu'ils occupaient.

Quant au recrutement décentralisé envisagé pour certains personnels, tels les surveillants, avant même que l'on sache comment il pourrait être mis en place, le gouvernement, sans attendre, annonce la suppression prochaine de milliers de postes de ces emplois de surveillants.

Le développement de l'auxiliariat repart de plus belle, avec des travailleurs contractuels en nombre croissant, au statut encore plus précaire que celui des anciens auxiliaires, à la situation pourtant déjà guère enviable.

De la maternelle à l'université, les raisons de protester sont partout nombreuses. Elles le sont peut-être davantage dans les quartiers populaires où, lorsqu'il faut assumer les difficultés particulières rencontrées, l'absence des conditions minimales en postes et en moyens matériels rend le travail plus pénible pour les personnels et moins efficace pour les élèves. Mais en fait partout les raisons existent de dire : " Ça suffit ! ". Ainsi la hausse du nombre d'élèves dans les classes touche nombre d'établissements de toutes sortes.

Tout le personnel de l'Education nationale doit se mobiliser contre les différents projets gouvernementaux. Cette première journée de grande grève dans ce secteur doit être aussi l'occasion de revendiquer les moyens nécessaires à un bon service d'éducation qui manquent cruellement dans les établissements scolaires. Mais surtout, il faut faire de ce jour de grève le premier pas sur le chemin de la mobilisation des travailleurs de ce secteur. Quelles que soient les catégories d'agents de l'Education nationale, ensemble, tous en grève le 17 octobre !