Valence (Drôme) : Un maire réactionnaire et xénophobe27/09/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/09/une1782.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Valence (Drôme) : Un maire réactionnaire et xénophobe

A Valence, 300 à 400 personnes ont manifesté à l'appel de l'ASTIV (Association de soutien aux travailleurs immigrés de Valence) samedi 21 septembre pour protester contre la décision du député-maire RPR qui avait refusé la semaine précédente de marier un couple de Marocains.

Toute l'affaire ressemblerait à un vaudeville si elle n'avait en arrière-plan un relent xénophobe de chasse aux immigrés en situation irrégulière.

Acte I : Samedi 14 septembre, le maire refuse de célébrer la cérémonie, sous prétexte que le futur époux est en situation irrégulière, et cela en désaccord avec les services judiciaires et préfectoraux.

Pour éviter de se heurter aux autorités et pour ne pas se mettre en porte-à-faux avec la loi, il préfère lanterner les mariés et leurs invités pendant trois heures, prétextant un malaise et reportant la cérémonie au samedi 21.

Acte II : Entre le 14 et le 21 septembre, la préfecture annonce qu'elle demande l'expulsion immédiate du futur époux en situation irrégulière. La situation devient kafkaïenne : le préfet reproche au maire d'être hors la loi en refusant le mariage, mais il annonce en même temps qu'il arrêtera le futur époux si ce dernier se présente le samedi 21. Malgré ce revirement de la Préfecture, le maire annonce à grand renfort médiatique qu'il démissionne de sa fonction de maire, ainsi que 14 de ses adjoints. Dans une interview accordée au journal Le Dauphiné Libéré, il déclare qu'il a pris sa position " pour ne pas effectuer un acte en désaccord avec sa conscience " et " pour défendre les principes républicains ".

Parmi les manifestants, personne n'avait d'illusion sur les véritables raisons qui ont poussé le maire de Valence à ce coup d'éclat. Dans le passé, il s'était déjà illustré en interdisant la mendicité au centre-ville et en réduisant les subventions aux associations. Son geste est de la même eau réactionnaire, pour montrer qu'avec lui les clandestins n'ont qu'à bien se tenir. En pointant du doigt un immigré, il montre à l'électorat le plus réactionnaire, notamment à celui du Front National, qu'il reprend une partie de son programme.

Même si le mariage n'a pu être imposé (le marié n'ayant pas pris le risque d'être arrêté), il s'est heureusement trouvé des manifestants pour crier à la face des autorités et des CRS, mobilisés en force dans les rues de Valence, leur haine de la xénophobie et leur solidarité avec la population immigrée.

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