Depuis une quinzaine de jours au Mans, des travailleurs de l'imprimerie Imprimaine font connaître leur situation, par des rassemblements et des distributions de tracts.

Les 70 travailleurs de cette imprimerie comme les 119 de l'imprimerie " soeur " de Perpignan sont menacés de licenciement. Cet été, la direction a décidé de mettre la clé sous la porte et le tribunal du commerce l'a suivie en mettant, fin août, ces deux imprimeries en liquidation judiciaire.

C'est d'autant plus scandaleux que ces deux entreprises appartiennent à un groupe florissant, le groupe Challeng'Eure, qui compte sept imprimeries, des Sociétés Civiles Immobilières et annonce un chiffre d'affaires de 80 millions d'euros pour 850 salariés au total. Il est loin d'être en difficulté !

De plus les carnets de commandes des deux imprimeries étaient pleins, ce qui servait d'ailleurs de prétexte au patron pour exiger des travailleurs heures supplémentaires et travail le week-end.

Le patron de ces imprimeries avait en outre bénéficié d'au moins 5 millions de francs d'aides publiques ainsi que d'une exonération d'impôts de 15 millions de francs pour la concentration juridique des deux imprimeries du Mans et de Perpignan.

Alors, lorsque aujourd'hui il fait mine de ne plus pouvoir faire face, il y a de quoi être révolté, car cela ressemble surtout à une manoeuvre de sa part pour organiser la " mise en difficulté " des imprimeries afin de s'en débarrasser, en laissant 189 travailleurs sur le carreau. D'ailleurs, comme par hasard, deux jours avant la décision de mise en liquidation, la roto de Perpignan était transférée dans une autre imprimerie du groupe.