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Dans les entreprises
Nestlé-Beauvais : Une première réaction au plan de suppressions d'emplois
Jeudi 13 septembre, la CGT a organisé devant l'usine Nestlé de Beauvais un rassemblement contre le plan de suppressions d'emplois en cours
(voir LO n° 1776).
Dans la partie Crèmes Glacées de l'usine, la moins touchée par le plan, ce rassemblement a été l'occasion d'un débrayage bloquant trois lignes de production sur cinq. En tout, une centaine de travailleurs de Nestlé Beauvais (sur un effectif de 1000) ont participé au rassemblement, rejoints par une autre centaine de personnes venues à l'appel de l'Union locale CGT de la ville.
Nestlé est un trust richissime, qui a déclaré 13,7 milliards d'euros de bénéfices (90 milliards de francs) sur les quatre dernières années, et qui achète et revend entreprise sur entreprise. Sa dernière acquisition vient tout juste d'être annoncée. Il s'agit d'une entreprise américaine de surgelés, Chef America, que Nestlé s'est offerte pour 2,5 milliards d'euros.
C'est donc ce trust qui a prévu 168 suppressions de postes, dans son usine de Beauvais qui fabrique précisément des surgelés de marque Maggi et les crèmes glacées Gervais. Son plan comporte 128 préretraites non remplacées, auxquelles Nestlé a ajouté 40 suppressions d'emplois " sèches ".
Avant les vacances, la direction a convoqué quarante salariés un à un pour leur signifier que leur poste était sur la sellette et leur proposer une solution de remplacement forcément désavantageuse. A leur retour de congés, vingt d'entre eux, dont plusieurs délégués CGT, ont découvert une lettre recommandée exigeant qu'ils se décident avant la fin du mois de septembre.
Parallèlement, 21 jours de chômage technique, payés à 50 %, ont été annoncés sur le secteur des surgelés, alors que tout le monde voit que les nouveaux produits lancés cet été partent comme des petits pains. Les cadences et les pressions de l'encadrement étant de plus en plus dures, cela donne aux ouvriers une idée de ce qui les attend si les effectifs diminuent encore !
Le débrayage et le rassemblement de jeudi dernier sont une première réaction, modeste sans doute mais réelle, qui a permis à une partie au moins des travailleurs de Nestlé d'exprimer ouvertement son opposition au plan de suppressions d'emplois.