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Dans le monde
Le 11 septembre 2001, un an plus tard
Un an tout juste après le sanglant attentat contre les deux tours jumelles du World Trade Center, au coeur de New York, à deux pas du temple de la Bourse, Wall Street, le bilan de la croisade de Bush junior contre ce qu'il a appelé " l'axe du mal " reste des plus maigres, si on le mesure aux ambitieux objectifs que se fixait le matamore de la Maison Blanche. Il a réussi à porter à plus grande échelle la mort et la dévastation en Afghanistan, dont la plupart des victimes sont les civils afghans tués ou blessés par les bombes des raids américains, mais qui subissent en même temps les effets de la désorganisation de l'économie de ce pays, pauvre parmi les plus pauvres, tandis qu'on nous montre quelques spéculateurs qui eux, s'enrichissent à Kaboul de la misère et de la corruption qui y règnent.
A propos de l'extrême pauvreté en Afghanistan, on invoque les effets d'une guerre qui n'a pratiquement pas cessé durant vingt-cinq ans. On voudrait par là, nous faire croire que l'intervention américaine n'aurait été qu'une péripétie secondaire sans incidence sur la situation actuelle de ce pays. C'est tout simplement occulter le fait que, même avant le 11 septembre 2001, les prédécesseurs de Bush étaient déjà partie prenante de la guerre contre l'invasion soviétique, puis dans la mise en place de ce modèle d'obscurantisme qu'était le régime des talibans.
Faute de pouvoir arguer de succès dans sa lutte contre ce qu'il désigne comme " le terrorisme mondial ", et pour maintenir cette posture belliciste qui lui a au moins réussi à conforter sa position auprès de la population américaine, Bush ressort de son magasin, l'épouvantail de l'Irak. Faute de pouvoir faire la preuve qu'il a réussi à s'emparer ou à tuer Ben Laden, il essaye de fabriquer une diversion, en s'en prenant à Saddam Hussein, à l'aide d'une campagne qui frise le ridicule.
On ne sait si Bush décidera finalement d'envoyer ses bombardiers et ses chasseurs contre l'Irak, ou s'il ne s'agit que de rodomontades à usage interne. Les responsables américains apparaissent eux-mêmes divisés sur les choix. Mais quel que soit le choix des autorités américaines, ce sera le peuple irakien, qui en paiera les conséquences, sans que cela contribue à régler aucun des problèmes que prétend régler Bush. Pire, une telle décision risquerait même de les aggraver en contribuant à faire exploser la poudrière que constitue cette région du globe. Une poudrière que les puissances impérialistes, les États-Unis en premier, ont eux- mêmes installée, comme nous le rappelions, il y a juste un an, dans l'éditorial qu'Arlette Laguiller avait écrit, au lendemain des attentats-suicides des hommes de Ben Laden, contre les gratte-ciel de New York et contre le Pentagone.