IVG : Une pénurie de moyens, aggravée par les préjugés30/08/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/08/une1778.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

IVG : Une pénurie de moyens, aggravée par les préjugés

En août, comme en témoigne un reportage paru dans Le Parisien, c'est un véritable parcours du combattant que d'obtenir un rendez-vous pour un avortement, même en Ile-de-France où sont effectuées chaque année un quart des 220 000 IVG pratiquées dans toute la France. Le personnel se trouve tellement réduit qu'il est quasiment impossible d'obtenir un rendez-vous avant septembre. Et dans certains hôpitaux comme Beaujon à Clichy, le service d'IVG est purement et simplement fermé pendant tout le mois.

Le droit à l'interruption volontaire de grossesse est certes reconnu par la loi depuis 1974 et, il y a un an, le délai pour avorter a été prolongé jusqu'à douze semaines de grossesse. Il n'empêche qu'en pratique des difficultés nombreuses se présentent pour les femmes confrontées à ce problème. Même en dehors de la période estivale, suivant les régions, trouver un centre d'IVG dans les hôpitaux publics n'est pas assuré, car tous ne sont pas dotés d'un tel service. La loi ne leur en fait pas obligation. En fait, la décision est laissée au bon vouloir des médecins. Si certains ont milité pour la création d'un tel centre, d'autres continuent de mettre tout le poids de leurs préjugés réactionnaires pour l'empêcher. Le manque de prestige d'une telle intervention pour les médecins qui ne se soucient que de leur carrière, conjugué avec le problème général du manque de personnel dans les hôpitaux aggravent encore la situation. Par exemple, il n'y a pas de tel centre dans le nouvel hôpital Georges-Pompidou du XVe arrondissement de Paris. Et d'autres hôpitaux ne pratiquent pas l'avortement à douze semaines.

Ce sont les femmes les moins bien informées ou les moins fortunées qui pâtissent le plus de la difficulté à interrompre une grossesse dans de bonnes conditions. Non seulement elles sont victimes de la pénurie de moyens qui est imposée à tout le système de santé mais en plus des préjugés rétrogrades et du mépris de certains médecins.

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