Des compagnies " low cost "23/08/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/08/une1777.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Compagnies aériennes

Des compagnies " low cost "

A en croire les journaux, qui décomptent les compagnies victimes de leur propre concurrence, la mode, sinon la solution à la crise du transport aérien, serait aux compagnies dites " low cost " (à coût réduit), par opposition aux compagnies classiques.

Et de citer l'augmentation importante du trafic passagers (+ 34 % en six ans, contre + 5,7 % sur la même période pour les compagnies classiques) enregistrée chez les " low cost " comme JetBlue aux USA ou Ryanair, EasyJet, Buzz, Virgin en Europe. Et, de fait, on voit certaines " grandes " compagnies se précipiter sur ce secteur. L'allemande Lufthansa, qui détient une part du capital d'Eurowings, projette ainsi de lancer de nouvelles lignes " low cost " sous le nom de Germanwings. Air France a des accords avec certaines compagnies " low cost " et aimerait, dit-on, qu'Air Lib en fasse partie.

Que la création de compagnies à coût réduit ait un intérêt pour les géants du secteur, et leurs actionnaires, on n'a pas de mal à le croire. Car les coûts sont d'abord réduits... sur les salaires du personnel : de moitié pour le personnel navigant commercial - stewards et hôtesses, dont le nombre est réduit au passage -, voire plus pour les pilotes, ce à quoi s'ajoute la quasi-disparition du personnel commercial au sol.

Il ne faut donc pas s'étonner de ce que, ces jours-ci, les journaux ont par exemple annoncé qu'au moment même où le personnel de L.Air, une petite compagnie filiale de Nouvelles Frontières, se mobilisait pour obtenir le paiement d'arriérés de salaires, l'ancien président de Nouvelles Frontières, Jacques Maillot, annonçait son intention de créer une nouvelle " low cost ", FlyEco ! Dans les airs, certains requins se sentent pousser des ailes...

Aujourd'hui, les mêmes " spécialistes " économiques et analystes financiers, qui n'avaient pas vu venir la crise des compagnies classiques, expliquent que les compagnies " low cost " seraient un " secteur porteur ", disent-ils dans leur jargon. Porteurs pour les profits, sans doute. Mais pas pour leurs salariés. Auxquels on annoncera probablement qu'il faut faire de nouveaux sacrifices lorsque, demain ou après-demain, il se reproduira avec les " low cost " la même situation aberrante que celle à laquelle ont conduit la concurrence et la course au profit capitalistes pour les " grandes " compagnies aériennes.

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