Les 18 salariés de la maison de retraite d'Aubergenville, dans les Yvelines, sont en grève depuis le mardi 9 juillet. Le salaire de juin et pour certains celui de mai n'ont pas été payés. Ils sont inquiets depuis plus d'un an sur le maintien de leur emploi et le devenir de la maison. Le nombre de pensionnaires diminue régulièrement, passant de 65 à 24 seulement. Le tribunal de Meaux a ordonné l'expulsion des locaux de l'association gestionnaire de la maison de retraite, leur employeur, car cette association n'avait pas payé le loyer depuis des mois. Il faut dire que ces locaux appartiennent à la clinique privée Montgardé, située juste à côté, qui projette d'y installer un centre de convalescence.

Mais s'il y a conflit entre l'association et la clinique privée, les salariés ne veulent pas en faire les frais, ni les pensionnaires. Ils ne font confiance ni à leur ancien patron, ni à la clinique qui parle de réembauche. L'association s'est distinguée il y a plus de deux ans en licenciant deux salariées qui voulaient monter un syndicat CGT. Celles-ci ont obtenu 200 000 F devant les tribunaux. Le propriétaire de la clinique, lui, a fermé l'an dernier la maternité, jugée pas assez rentable. Pourtant, à en juger par les voitures de luxe qui s'affichent sur les parkings, sa situation n'inspire pas pitié. Les salariés se sont donc mobilisés avec le soutien des familles des personnes âgées, organisant conférence de presse, débrayages, délégations à la mairie, et grève totale depuis mardi. Ils veulent savoir combien d'entre eux seront repris dans le centre de convalescence et à quelles conditions et aussi ce que vont devenir les pensionnaires. Ils veulent que leurs arriérés de salaires soient payés.