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- Lutte ouvrière n°1772
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Transport aérien
Aéroports parisiens : La mobilisation des agents de sécurité
Les agents de sécurité qui contrôlent les bagages des voyageurs avant l'embarquement dans les aérogares d'Orly ont entamé, fin juin, une action pour obtenir des hausses de salaires et des embauches.
A l'origine, le contrôle des passagers et des bagages relevait de la police aux frontières, mais en 1994, cette tâche a été sous-traitée à des sociétés privées, telles ASA à Orly-Sud ou la Sifa (filiale à 50 % d'ADP-Aéroport de Paris) à Orly-Ouest. Ces sociétés payent leurs employés au lance-pierre et ont fréquemment recours aux contrats à durée déterminée. En outre, les consignes de sécurité que les agents sont censés appliquer sont de plus en plus difficiles à respecter. Les mesures liées au plan Vigipirate ayant été reconduites, ils devraient théoriquement inspecter un bagage à main sur deux. Mais étant donné le manque de personnel, ils n'arrivaient jusque-là à en contrôler qu'un sur trois. A présent, les pouvoirs publics insistent pour que ces consignes soient respectées à la lettre et, avec le début de la période estivale et l'afflux de passagers, la surcharge de travail a provoqué un ras-le-bol.
Depuis le 4 juillet, les agents ont décidé de contrôler effectivement un bagage sur deux, ce qui a entraîné des retards d'une heure en moyenne sur nombre de vols. Comme le soulignent les tracts syndicaux, depuis les attentats du 11 septembre, la taxe d'aéroport a augmenté de 2 euros par passager, sous prétexte de renforcer la sécurité, mais les agents ne disposent pas de plus de moyens qu'avant. Les passagers ont compris et plutôt bien accueilli les revendications des agents malgré les retards (à l'exception notable des dirigeants socialistes François Hollande et Ségolène Royal, qui paraît-il, en route pour les vacances, ont forcé le passage avec l'aide de la police !).
Le 5 juillet, un protocole a été signé entre les travailleurs et les responsables de l'une des sociétés de sécurité, ASA. Ce protocole accorde notamment aux salariés une prime exceptionnelle de 350 euros brut, et l'embauche en contrat à durée indéterminée de tous les agents en contrat à durée déterminée. C'est déjà un succès. Mais ces travailleurs ne s'en tiennent pas là, ils réclament des hausses de salaires, l'attribution d'une prime de risques et d'un 13ème mois. Leur mouvement continue donc et une réunion " élargie " avec des représentants d'ADP et du gouvernement est prévue pour le jeudi 11 juillet, jour où les salariés d'autres entreprises de sécurité sous-traitantes, à Orly mais aussi à Roissy, ont annoncé qu'ils se mettraient en grève.