Lyon : La préfecture envoie les CRS pour expulser les sans-papiers05/07/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/07/une1771.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Lyon : La préfecture envoie les CRS pour expulser les sans-papiers

Lundi 1er juillet, à 6 heures du matin, 200 sans-papiers ont été expulsés manu militari du foyer Lalande par une centaine de CRS.

Les demandeurs d'asile avaient commencé à faire parler d'eux fin août 2001 en allant camper sur le quai du Rhône en face de la préfecture. Ils voulaient attirer l'attention sur leur situation et réclamaient l'accélération des procédures et le droit de travailler pour avoir de quoi vivre et se loger. Fin septembre, ils se sont installés dans un hôtel désaffecté du quartier de Perrache, sans eau ni chauffage, rejoints par un certain nombre de " sans-papiers ". Vu les problèmes d'hygiène et de santé, ils ont déménagé début décembre dans des bureaux vides qui venaient d'être rénovés, mais les CRS les en ont chassés le surlendemain de Noël à 6 heures du matin, sous la neige.

Après quelques jours passés dans une salle de sport, ils ont trouvé refuge au foyer Lalande, un foyer SNCF désaffecté, où ils logeaient depuis début janvier, avec une menace permanente d'expulsion. Au début, ils étaient 120 pour 80 chambres individuelles. Mais leur nombre est monté jusqu'à 250 et la situation est devenue de plus en plus difficile. Rien n'est proposé face à leurs demandes de logement, sauf de se disperser dans la région, ce qu'ils refusent car ils se sont organisés pour se battre ensemble et pour gérer en commun leurs affaires.

Pour de nouveau faire parler de leurs problèmes, 80 d'entre eux sont allés occuper l'église Saint-Nizier, à Lyon, avec l'accord du curé qui les soutient. Mais 200 personnes restaient au foyer Lalande qui viennent donc d'être expulsées. Les CRS ont arrêté quelques occupants en situation irrégulière : six auraient été conduits en centre de rétention. De nouveau, la préfecture propose des relogements dans des foyers Sonacotra en Rhône-Alpes, c'est-à-dire loin de Lyon. Elle promet de traiter les dossiers des demandeurs d'asile du foyer Lalande dans un délai d'un mois, mais comment croire ces promesses alors que, depuis des mois ils demandent, sans succès, des réponses ? En attendant, beaucoup d'entre eux ont rejoint ceux qui occupent l'église Saint-Nizier où les conditions sanitaires, déjà précaires, se sont encore aggravées, si bien qu'ils vont devoir quitter rapidement les lieux.

Après un rassemblement de soutien lundi soir, d'autres rassemblements et manifestations sont prévus mercredi 3 et samedi 6, car il est vraiment indigne que ce pays traite ainsi des hommes et des femmes qui ne demandent qu'à travailler et à pouvoir vivre dignement.

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