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Les scandales du capitalisme
Les coupeurs de bourse
Jean-Marie Messier, qui affirme avoir démissionné pour sauver l'avenir de Vivendi, a en tout cas l'intention de sauver le sien. Il entend négocier sa démission avec deux ans de salaire, soit douze millions d'euros (près de 80 millions de francs), ainsi que le remboursement d'un emprunt de 25 millions de dollars grâce auquel il avait acheté 500 000 actions de la firme, il y a deux ans pour sauver, disait-il déjà, Vivendi, ses actionnaires et ses salariés. Craignant quelques attaques judiciaires sur des opérations douteuses, Jean-Marie Messier entend exiger une assistance juridique en cas de poursuites judiciaires. De l'autre côté l'effondrement du cours des actions servira de prétexte à une marée de licenciements parmi les quelque 380 000 salariés du groupe.
Pendant ce temps, le patronat et les ministres expliquent gravement qu'augmenter le Smic de un ou deux pour cent de plus mettrait en danger toute l'économie.
En vérité Jean-Marie Messier n'est pas le principal responsable, le coupable c'est le système capitaliste tout entier qui transforme toute la production mondiale en capital financier, simple objet de spéculation.
La bourgeoisie en est à ne plus comprendre elle-même que ce n'est pas parce que la Bourse enrichit certaines classes sociales qu'elle produit de la valeur. La valeur vient d'ailleurs et la Bourse la dilapide. Les Jean-Marie Messier et autres ne sont que ceux qui font partir en fumée de fausses valeurs. Avec lesquelles ils savent cependant se faire une vie dorée.