- Accueil
- Lutte ouvrière n°1771
- ...et les eaux grasses de la politique
Les scandales du capitalisme
...et les eaux grasses de la politique
Si une poignée de grands patrons, parmi lesquels Messier, tiennent les rênes réelles du pays, ils ont cependant besoin du gouvernement et des politiciens pour amortir les conséquences de leurs choix économiques.
Vivendi, comme sa rivale la Lyonnaise des Eaux, entretient, par le biais de ses activités économiques, des relations affichées avec le monde de la politique. Elles ont établi un contact permanent avec la plupart des hommes politiques, dès lors qu'ils sont maires d'une grande ville et qu'à ce titre ils négocient avec l'une ou l'autre leurs problèmes d'alimentation en eau. Vivendi, ex-aequo avec la Lyonnaise, était passé maître dans l'art d'arroser les politiciens. Et un service en vaut un autre...
De cette proximité entre le monde des affaires et celui de la politique, il découle une interchangeabilité des dirigeants d'entreprise et du personnel politique. Messier lui-même, polytechnicien et énarque, a commencé sa carrière dans les cabinets ministériels du gouvernement Chirac de 1986-1988. Il était directeur de cabinet de Camille Cabana, ministre délégué chargé de la privatisation, puis conseiller technique de Balladur, alors ministre des Finances de Chirac.
Jérôme Monod, de la maison rivale la Lyonnaise des Eaux, a été lui aussi un des conseillers de Chirac. Il a commencé sa carrière dans les cabinets ministériels gaullistes, avec Michel Debré notamment. Quand Chirac a pris les commandes du mouvement gaulliste, Monod est devenu le secrétaire général du RPR de 1976 à 1978.
Et on pourrait multiplier les exemples de ce type. Cela explique - outre les portes de sortie dans l'entreprise offertes aux politiciens malchanceux, et réciproquement - les liens qu'il y a entre les dirigeants politiques et le monde des affaires.