On a pris l'habitude des affaires de corruption mettant en cause les civils marchands de matériel de guerre, de Dassault aux frégates destinées à Taïwan. Mais la hiérarchie militaire n'est pas en reste. 70 militaires et civils ont été mis en examen, à propos de l'affaire de l'arsenal de Toulon, pour " escroquerie en bande organisée " et " prêt de main-d'oeuvre illicite ".

L'affaire a traîné, puisqu'un premier rapport faisait état de l'escroquerie en décembre 1993. Mais lentement elle fait son chemin, et est même en train de remonter aux sommets de l'armée.

Les responsables de l'arsenal de Toulon, de mêche avec des entreprises privées, leur acordaient des marchés truqués, des commandes imaginaires, des surfacturations. En échange, entre autres, ils se faisaient " prêter " de la main-d'oeuvre. On parle de la présence illicte de milliers d'employés au sein de la direction des constructions navales ! Et évidemment il y avait des cadeaux pour les bénéficiaires galonnés.

Un haut responsable du contrôle général des armées déclare avoir remis un rapport sur ce sujet au ministre de l'époque, François Léotard, lequel prétend ne se souvenir de rien.

La bombe éclatera-t-elle ou bien la mèche judiciaire fera-t-elle long feu ?

En tout cas, aux immenses gaspillages du budget militaire il faut ajouter les frais de la corruption, l'ensemble étant payé par les contribuables.