Paris 19e : Gaz lacrymogènes contre des locataires en lutte07/06/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/06/une1767.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Paris 19e : Gaz lacrymogènes contre des locataires en lutte

Le 30 mai, les CRS sont intervenus brutalement pour chasser les habitants - dont bon nombre d'enfants - du 55, rue Compans, dans le 19e arrondissement de Paris, qui occupaient la rue pour exiger l'accélération du relogement des locataires tandis qu'un membre de leur comité de soutien poursuivait sa grève de la faim.

Le dimanche suivant, jour de marché à la Place des Fêtes, les CRS encerclaient le quartier, bloquaient l'accès de la rue vers la place où certains candidats (dont Cambadélis député sortant du PS) venaient faire leur campagne électorale.

Face à l'intervention policière, celui-ci a brillé par son absence, de même que les représentants du maire d'arrondissement (PS) et du maire de Paris.

Ces derniers ont pourtant le pouvoir de faire prendre des mesures d'urgence en lien avec l'OPAC, l'Office d'HLM de Paris.

En effet, le 55, rue Compans est un taudis insalubre où vivaient 52 familles qui se sont battues depuis vingt ans pour être relogées. À force de combats, une bonne partie des habitants a fini par être relogée par l'OPAC, mais une quinzaine de familles sont laissées pour compte. Les enfants sont malades, certains atteints de saturnisme (maladie due à la dégradation des vieilles peintures chargées de plomb), d'autres souffrent de maladies respiratoires chroniques.

Cette situation est connue de toutes les autorités administratives et sanitaires. Sous la pression d'un premier campement sur la chaussée en 1997, la mairie de Paris s'était engagée à racheter l'immeuble et à reloger toutes les familles dans les deux ans. Cinq ans après, le problème n'est toujours pas réglé et le changement de couleur politique du maire - Delanoë ayant remplacé Tibéri - n'a pas accéléré le relogement.

En effet, l'OPAC de Paris qui relogeait peu à peu les habitants a tout arrêté, faute d'avoir la certitude d'être maître-d'oeuvre de la reconstruction des logements sociaux après la destruction du taudis, ce que la mairie de Paris ne garantissait plus.

C'est ce blocage scandaleux que le comité de soutien de l'immeuble dénonce à juste titre aujourd'hui en exigeant le relogement de tous, le rachat effectif par la Ville de Paris (par expropriation des marchands de sommeil qui y sévissent), la démolition du taudis et la construction de nouveaux logements sociaux par l'OPAC. Ils ont droit au soutien de tous.

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