Vendredi 31 mai, les salariés se sont retrouvés devant le siège de Monoprix à Boulogne pour demander 220 euros d'augmentation, alors que le groupe propose 1,2 %. A La Garenne-Colombes, la grève a été largement suivie le vendredi et le samedi. Les salariés décrivent ainsi leurs conditions de travail et de salaires : des contrats à 35 heures n'existent quasiment plus, sauf pour les plus anciens. Les nouveaux, après un an ou deux de mise à l'épreuve en contrat à durée déterminée, ne décrochent que des contrats 30 heures payées 694 euros net, soit 4 500 F. Et encore, avec des horaires qui ne sont pas les plus adaptés.

Quant aux plus anciens, il ne faut pas croire qu'ils gagnent beaucoup plus. Les contrats à temps partiel sont choisis pour des raisons familiales, d'enfants à s'occuper... Pour 24 heures par semaine, par exemple, c'est 698 euros par mois, soit 4 578 F. Et la prime d'ancienneté pour 24 ans dans le groupe est de moins de 79 euros, soit 515 F par mois. Une autre vendeuse, après 33 ans dans le groupe et 41 années de cotisations derrière elle, gagne 686 euros par mois pour 27 heures par semaine, soit 4500 F, avec une prime d'ancienneté de 66 euros , moins de 450 F.

On comprend bien qu'ils se soient rassemblés devant le magasin pour crier : " Monoprix est dans la rue. Une augmentation à tout prix "!

D'autant que Monoprix affiche des résultats mirobolants. Le résultat d'exploitation est en hausse de 40 % entre 2000 et 2001. " Cette croissance, explique le groupe, résulte de la progression du chiffre d'affaires, de l'amélioration des marges, notamment dans les produits frais, et d'un bon contrôle des frais généraux ".

Quant au dividende des actionnaires, le conseil d'administration du 3 mai l'a augmenté de 119 %, passant de 1,39 euro par action à 3 euros.

A quand une augmentation comparable pour les salariés ?