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Dans les entreprises
Fedex (Hauts de Seine) : On n'est pas des objets
Depuis lundi 27 mai au matin, la grande majorité des salariés de Fedex Gennevilliers, Saint-Ouen, Aubervilliers et Le Mesnil- Amelot sont en grève, soit une bonne partie des 600 salariés de la région parisienne de cette entreprise qui se présente comme la première entreprise mondiale de transport express.
Les salaires et l'attitude méprisante de l'encadrement sont à l'origine de ce mouvement.
Arguant de soi-disant difficultés, la direction proposait il y a quelques semaines 1,2 % d'augmentation, loin de l'augmentation des prix. Mais les bénéfices sont en hausse et le personnel a découvert à la télé que Fedex, qui ne pouvait pas augmenter ses salariés, trouvait les moyens de sponsoriser Roland-Garros après la formule 1.
Les conditions de travail ont également été déterminantes, car on peut difficilement être plus méprisant. Au call-center de Gennevilliers, par exemple, avec le casque en permanence sur les oreilles, le temps moyen d'une communication avec un client doit être de... 180 secondes. Moins, c'est un sujet de réprimande car le salarié a été trop expéditif vis-à-vis du client. Et s'il met plus, c'est qu'il a perdu son temps. La pointeuse est là pour vérifier qu'il n'y a pas de retard, sinon il faut rattraper dans la journée.
Etre des individus respectables et non pas des " objets " que l'on peut pressurer n'importe comment, voilà ce que réclament les grévistes.
La direction a assigné vendredi 31 mai les salariés au tribunal mais, comme ils n'empêchaient personne de travailler, ce fut un coup d'épée dans l'eau. Un médiateur n'a même pas été nommé car, devant le refus de payer de Fedex, le tribunal a laissé tomber.
Pour cette seconde semaine de grève qui commence, une partie des grévistes pensent que moralement ils ont déjà gagné, car personne ne pensait, à la direction de Fedex, qu'ils tiendraient une semaine.