Bush-Chirac : Une amitié solide31/05/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/05/une1766.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Bush-Chirac : Une amitié solide

L'étape française du président américain Bush a fourni une occasion à Chirac d'effectuer un exercice délicat : multiplier les gestes d'allégeance à l'égard de la puissance américaine et de son dirigeant tout en s'efforçant de marquer quelque distance.

Tenter de faire croire à l'opinion publique française que la politique de l'impérialisme français n'est pas tout simplement - et à part quelques nuances - alignée sur la politique poursuivie par les Etats-Unis aux quatre coins du monde, est une entreprise difficile, en effet.

" Nous sommes tout à fait dans la même conception des choses " a déclaré Chirac à propos de la " guerre contre le terrorisme " décrétée par Bush, tandis que, pour ce dernier, " les Etats-Unis n'ont pas d'allié plus solide " que Chirac. Un proche collaborateur du président américain aurait même complété par un " les Français ont été formidables ", compliment saluant la participation française à l'opération aérienne Anaconda et plus largement la collaboration française à la guerre menée en Afghanistan par la puissance américaine. L'Etat français, présidé par Chirac et gouverné par les partis de la " gauche plurielle ", avait en effet tenu à apporter sa contribution militaire à l'entreprise guerrière américaine qui, sous prétexte de combattre les hommes de Ben Laden, déchaîna le feu et le sang sur la population du pays, déjà écrasée par la misère et la terreur des années de dictature des Talibans.

Entre Chirac et son ami Bush, les relations sont au beau fixe. " Je suis votre ami " aurait déclaré Chirac, téléphonant à Bush après le 11 septembre.

Les deux chefs d'Etat, celui de l'impérialisme le plus puissant et celui d'une puissance impérialiste de second rang comme la France, sont des complices solides. Les désaccords politiques ne vont pas jusqu'à entraîner une quelconque faille dans les relations entre les deux Etats. Tout au plus, les représentants de l'Etat français émettent-ils des réserves de pure forme, font-ils quelques manières ou quelques déclarations critiques, qui ne tirent pas à conséquence dans les faits. On le voit en particulier avec le soutien des Etats-Unis à la politique israélienne du gouvernement d'Ariel Sharon.

Après les massacres perpétrés dans les territoires palestiniens, le gouvernement israélien poursuit l'anéantissement des structures de l'Autorité palestinienne, rend la vie impossible à la population palestinienne des Territoires, développe et protège les colonies israéliennes, et cela avec le soutien du gouvernement Bush. Et ni Chirac, ni le gouvernement français ne se sont désolidarisés du gouvernement américain, ni n'ont condamné sa politique. Les relations sont restées très bonnes avec le gouvernement Bush, dixit Chirac.

Les quelques " recommandations " émises par celui-ci à l'adresse de la politique américaine ne peuvent faire illusion auprès de tous ceux qui ont manifesté - et manifestent - leur solidarité avec la population palestinienne. Elles veulent faire croire que la France n'est pas d'accord avec Bush, qu'elle garde une certaine indépendance dans ses prises de position et qu'elle n'est pas alignée sur la politique américaine. Ces simagrées ne tirent pas à conséquence mais visent seulement à préserver une certaine image de " différence ", utile à l'impérialisme français, notamment dans ses relations avec les Etats arabes... dont les dirigeants assistent d'ailleurs eux aussi sans lever le petit doigt au massacre et à l'oppression de la population palestinienne par Israël.

Alors oui, Bush et Chirac sont bien de la même veine, complices entre eux, complices pour massacrer et complices de tous les chefs d'Etat qui défendent les intérêts des possédants en opprimant les peuples, d'un bout à l'autre de la terre.

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