Droite, Gauche : Marchandage pour des sièges24/05/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/05/une1765.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Elections

Droite, Gauche : Marchandage pour des sièges

A droite comme à gauche, les marchandages vont bon train pour tenter de rafler la mise des sièges aux élections législatives. Quant à présenter ne serait-ce qu'un semblant de programme à leurs électorats respectifs, c'est le cadet des soucis des différents partis.

Du côté de la droite, le débat vole bas. Bayrou dénonce « l'hégémonisme » du nouveau parti chiraquien, l'Union pour la majorité présidentielle (UMP), et la « brutalité de soudards » des hommes de Chirac. Il faut dire que de Robien, son ex directeur de campagne, ainsi que Borloo, qui faisait partie avec Bayrou de l'UDF, ont été récompensés de leur lâchage par un portefeuille ministériel, tandis que Douste-Blazy, passé au comité politique de l'UMP, continue à prospecter des ralliements au parti chiraquien. Cette ambiance que décrit la presse est révélatrice de ce que sont ces gens-là: on se partage les postes ; et ensuite, on verra le message à envoyer aux électeurs de droite qui, de toute façon, n'auront plus qu'à entériner le résultat des marchandages.

A gauche, la préoccupation des dirigeants du PCF, du PS, des Verts et des Radicaux envers leurs électeurs respectifs est de la même eau. Peillon, porte-parole du PS, a déclaré sans rire que les négociations ne s'étaient pas déroulées « dans l'objectif de partager le gâteau, mais bien pour faire barrage le plus efficacement possible à l'extrême droite ». Argument définitif et qui, d'autorité, dispense de toute précision sur le contenu des mesures que ces candidats envisagent de défendre. Du coup, personne de ce bord-là ne se sent obligé de défendre ne serait-ce qu'un semblant de programme, ni de faire sérieusement la critique de la politique menée pendant cinq ans. En revanche, les marchandages pour se partager le gâteau (ou les parties qui leur resteront, une fois que la droite aura été servie) se sont prolongés plusieurs semaines, sans parvenir à régler des situations conflictuelles.

Le temps où ces partis de gauche faisaient mine de présenter un programme, pour tenter d'inciter les électeurs à les choisir plutôt que leurs rivaux, est révolu. Quand ils le faisaient, ils ne poussaient pas la considération envers ceux qui votaient pour eux jusqu'à respecter leurs engagements une fois élus. Par exemple, dans une déclaration commune avant les législatives de mai juin 1997, le PS et le PC s'étaient engagés à arrêter le « processus de privatisation de France Télécom, Thomson et Air France », une promesse qui a été trahie, de même celle d'abroger les lois Pasqua Debré contre les immigrés et de régulariser tous les sans papiers.

Pour les prochaines élections législatives, les électeurs des différentes nuances de la gauche ex-gouvernementale n'auront pas même le droit de savoir ce qui unit les partis et ce qui les sépare. Pas plus que ses partenaires, le PCF ne se soucie de défendre une identité politique. Mais pour lui, les conséquences sont plus graves car, à la différence des autres formations, il existait et existe encore par une base militante, qui en faisait et en fait encore, de moins en moins il est vrai, autre chose qu'un simple comité électoral, dont la seule fonction consiste à faire élire et réélire des notables.

Mais maintenir cette base militante n'est plus depuis longtemps le souci des Hue, Buffet et consorts..

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