Still-Saxby (Montataire)12/04/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/04/une1759.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Still-Saxby (Montataire)

Jeudi 4 avril la quasi-totalité du personnel des ateliers de Still-Saxby à Montataire (chariots élévateurs), soit plus de150 ouvriers sur un effectif de 300 personnes au total dans l'usine, ont décidé de se mettre en grève pour réclamer une augmentation de 3 % des salaires avec un minimum de 50 euros (330 F) par mois.

La grève a démarré spontanément à l'initiative des ouvriers de production alors que la direction proposait de limiter encore une fois l'augmentation des salaires au 0,5 % habituel et que certains délégués ne proposaient qu'un débrayage. Cela dit, le syndicat CGT a repris à son compte la volonté des travailleurs d'affirmer leur volonté de riposte face au mépris de la direction.

Très vite la direction a proposé 1,2 %, puis 1,5 %. Mais les grévistes n'ont rien voulu savoir, laissant aller normalement le personnel mais bloquant les entrées et sorties des camions. La direction s'est du coup plainte de ne pouvoir envoyer à l'exposition de Hanovre les chariots élévateurs prévus à cet effet. Et pour impressionner les grévistes, le lundi 8 avril, le directeur a fait venir quelques gendarmes au moment où il déclarait illégale l'action des grévistes, en mettant comme préalable à l'ouverture de nouvelles négociations la libération des portes devant lesquelles sont entreposées des palettes. Les grévistes ont refusé ce chantage et la direction finalement a lâché sa fameuse proposition qui consistait à baisser des primes pour augmenter les salaires de 0,2 % de plus.

Ce que la direction ne comprend pas, c'est que si les travailleurs de Saxby ont réclamé une augmentation limitée, ils tiennent à l'avoir en entier. Et s'ils y tiennent, c'est que les salaires stagnent depuis des années alors que cette entreprise fait partie d'un groupe richissime, Linde, qui fait 16 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Pour Saxby elle-même les bénéfices déclarés sont passés de 41 à 61 millions de francs, soit une hausse de près de 50 %. Cela a été pris sur le travail des salariés qui produisent aujourd'hui quasiment 50 % de chariots élévateurs de plus qu'il y a quelque temps, avec seulement un nombre très limité d'embauches dont la plupart sont la conséquence de la mise en place des 35 heures.

Alors, dans cette grève il y a aussi la volonté, affichée par les travailleurs, de se faire respecter.

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