Impôts : Le prélèvement à la source... Oui, mais sur les profits05/04/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/04/une1758.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Impôts : Le prélèvement à la source... Oui, mais sur les profits

Jospin a confirmé que " l'imposition du revenu sera réformée par la retenue à la source " . La droite, du RPR à Madelin et jusqu'au candidat des Verts se sont eux aussi prononcés pour ce prélèvement à la source. L'argument avancé par le ministère des Finances était que la collecte de l'impôt serait ainsi simplifiée et que, de plus, les contribuables paieraient désormais leur impôt sur les revenus de l'année en cours, et non plus ceux de l'année précédente. Fabius avait même laissé entendre que le ministère pourrait bien abandonner une année d'impôts, lors du passage au nouveau mode de prélèvement. Rien n'est moins sûr. Par contre, on perçoit facilement les inconvénients qui pourraient surgir pour les salariés, puisque cette réforme ne peut, par définition, s'appliquer qu'aux salariés. Ce sont les patrons qui prélèveraient l'impôt directement. Le salarié, nous explique-t-on, n'aurait pas à tout dévoiler à son patron, car il ne déclarerait qu'un taux moyen d'imposition. Mais les patrons disposent déjà de nombreux moyens d'information sur leurs salariés, cela leur conférerait une facilité de plus. Par ailleurs, on peut craindre que le contrôle par chaque contribuable salarié sur de futures augmentations d'impôts sera plus difficile, et les éventuelles erreurs plus longues, voire impossibles à rectifier. Les patrons qui deviendraient donc percepteurs auraient de toute façon un moyen de pression supplémentaire sur les salariés... et sur l'Etat puisque ce sont eux qui lui reverseraient l'impôt collecté, ce qui fournirait, à l'occasion, un fonds de trésorerie pas négligeable.

Mais les candidats, à droite comme à gauche, font du cinéma sur une réforme qui ne changera pas l'essentiel : le fait que l'impôt est supporté essentiellement par les travailleurs. Et, pour inverser cette situation, faire payer les riches, les patrons, il faudrait augmenter l'impôt direct sur les hauts revenus, augmenter l'impôt sur les bénéfices des sociétés et supprimer la TVA et toutes les taxes, c'est-à-dire l'impôt indirect. Et il faudrait que les travailleurs aient le moyen de contrôler que l'argent public aille bien aux services publics.

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