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- Lutte ouvrière n°1757
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CHU Clermont-Ferrand : Trois mois et demi de grève contre le protocole Guigou
Depuis le 13 décembre, le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Clermont-Ferrand poursuit la grève contre le protocole Guigou sur l'ARTT. Au rythme d'une assemblée générale en moyenne par semaine, plus de nombreuses manifestations, des rassemblements lors des comités techniques d'établissement (qui ne se tiennent plus), des conseils d'administration que nous envahissons régulièrement, et deux manifestations à Paris, la mobilisation, même si elle s'est réduite, se maintient toujours.
Lundi 25 mars, nous étions une centaine dans les bureaux de la direction. Mardi 26 mars, nous étions encore 150 en assemblée générale et nous avons revoté la grève jusqu'au 3 avril. Nous savons tous que les nouveaux plannings - 7h40 par jour et 18 jours de RTT - établis dans les services nous seront imposés le 1er avril. Le directeur général a confirmé qu'il ne tolérerait aucun sursis supplémentaire, reconnaissant d'ailleurs qu'avec seulement 73 postes pour plus de 5000 agents, le personnel ne pourrait prendre cette année qu'un tiers de ses jours de RTT.
En AG, nous avions donc décidé de nous plier aux nouveaux plannings mais sans renoncer, puisque la grève a été revotée (moins quatre abstentions) jusqu'au 3 avril, où devait se tenir le prochain comité technique d'établissement sur l'ARTT.
Après l'assemblée générale, nous sommes allés à une soixantaine au conseil d'administration. Le directeur de l'ARH (Agence régionale de l'hospitalisation) était là. Et quand les membres du conseil d'administration, dont le maire, et le personnel présent se furent installés dans la salle, le directeur de l'ARH déclara qu'il avait une communication à nous faire ainsi qu'au directeur-général : suspension de tout nouveau planning et mise en place d'une " commission de conciliation " chargée de réétudier les modalités d'application des 35 heures au CHU...
Le directeur-général devait quitter, un peu plus tard, la séance du conseil, estimant que cette décision était un désaveu de sa gestion.
Même si nous ne nous faisons guère d'illusions sur cette " mission impossible ", nous étions tous bien contents d'avoir enrayé leur machine infernale et ce sursis est pour le personnel une petite victoire.