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- Lutte ouvrière n°1754
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Dans les entreprises
Sollace Biache (Pas de Calais) : - Le bras de fer continue
La mobilisation des sidérurgistes de Sollac Biache, dans le Pas-de-Calais, se poursuit contre la fermeture de l'usine avec 423 suppressions d'emplois. A Biache-Saint-Vaast, la réunion du Comité central d'entreprise (CCE) du 18 février ne s'était pas tenue, suite à l'envahissement de la salle par des salariés en colère, et le PDG de Sollac Atlantique Gugliermina avait été aspergé de peinture rouge.
Ne renonçant pas à son projet de fermeture, ce lundi 4 mars, c'est à Bergues, à quelques kilomètres de Dunkerque, que la direction convoquait le CCE pour une nouvelle réunion afin de confirmer sa décision. Environ 160 manifestants, pour la plupart venus en bus de Biache, ont bloqué l'accès à la salle de réunion. La voiture du PDG, qui lui était à l'intérieur, s'est retrouvée encerclée et immobilisée pendant plus d'une heure. Sa Safrane a changé de couleur, taguée au vert fluo, et c'est sous la protection des gendarmes que la voiture aux pneus dégonflés et " Gugu " ont été dégagés.
Alors que la réunion du CCE se tenait quand même sans le PDG et en l'absence de plusieurs délégués, en particulier ceux de la CGT, les manifestants décidaient alors d'aller à Sollac Dunkerque. Arrivés dans l'usine, ils bloquèrent la production des laminoirs à chaud pendant deux heures. Selon la direction, cela représente une perte financière de plus de 457 000 euros (3 millions de F).
Les sidérurgistes de Biache sont en rage contre ce PDG qui voudrait vite en finir avec son plan de licenciements. Alors que la fermeture de l'usine est une catastrophe pour les salariés et toute la région, " Gugu " a son avenir assuré puisqu'il a une place au soleil qui l'attend, en tant que directeur général d'une usine d'Arcelor, à Madrid. Il a même eu l'indécence - suite aux " incidents " - de déclarer dans la presse : " À ma demande, les tribunaux sont saisis. Je souhaite que les gens soient respectueux de la démocratie ". Sa " démocratie ", c'est la liberté d'exploiter et de fermer des usines. C'est la dictature des actionnaires et du capital. Les " Sollac Biache " n'ont pas du tout envie de se laisser endormir par la routine des discussions sur un plan soi-disant social au rabais.