Mitsubishi Etrelles(Ille et Vilaine) : Suppression de mille emplois - Ils prennent des ronds et puis s'en vont !08/03/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/03/une1754.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Mitsubishi Etrelles(Ille et Vilaine) : Suppression de mille emplois - Ils prennent des ronds et puis s'en vont !

Le groupe Mitsubishi vient d'annoncer la fermeture de son usine d'Etrelles, en Ille-et-Vilaine, d'ici l'automne prochain. Plus de mille emplois seront supprimés. Cette entreprise, située à une quarantaine de kilomètres de Rennes, produisait des téléphones portables. Partie d'une cinquantaine de salariés en 1991, elle s'est rapidement développée à partir de 1996, doublant sa production chaque année.

Les aides n'ont pas manqué de la part du département, dirigé à l'époque par Méhaignerie, ancien ministre et maire de Vitré, la ville la plus proche. Officiellement, Mitsubishi aurait reçu 11 millions de francs (1,68 million d'euros) de subventions, sans compter les avances remboursables. L'un des derniers bâtiments a même été construit par la communauté de communes qui le louait à l'entreprise !

Début 2000, Mitsubishi employait deux mille salariés à Etrelles, dont une grande partie d'intérimaires. En cours d'année, au gré des besoins de la production, l'entreprise a commencé à débaucher, tout en réembauchant ponctuellement. Mais le solde était clair : mille intérimaires en moins ! Et aujourd'hui, c'est la fermeture totale sous prétexte que le marché du portable est en perte de vitesse et que l'usine d'Etrelles accumule les pertes. Elles seraient de 776 millions d'euros cumulés sur 2000 et 2001.

Bien entendu, personne ne sait ce qu'il en est en réalité. Le syndicat CFDT de l'entreprise estime d'ailleurs que " ce déficit existe parce que des sommes ont été bloquées pour payer la délocalisation ! ". En effet, le groupe Mitsubishi veut regrouper cette activité dans son usine située en Chine.

A noter également que la fermeture intervient au moment où l'entreprise allait payer, l'an prochain, 1,5 million d'euros de taxe professionnelle, somme jamais atteinte puisque l'implantation de l'usine s'était accompagnée d'exonération de taxe.

En tout cas, voilà une nouvelle illustration de la nécessité d'arrêter d'arroser les patrons avec l'argent public et surtout de les obliger à prendre sur la fortune des actionnaires pour garantir les emplois et les salaires de leurs ouvriers. Car si, aujourd'hui, la production de portables a ralenti, combien de bénéfices faramineux ont été engrangés quand elle tournait à fond ?

Partager