35 heures : Les deux rivaux sur la même longueur d'onde08/03/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/03/une1754.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

35 heures : Les deux rivaux sur la même longueur d'onde

Profitant d'un déplacement ans la région de Tours, le 27 février, pour s'adresser à des patrons de petites et moyennes entreprises, Chirac s'est fendu d'un couplet sur la loi des 35 heures.

Il s'est voulu virulent pour dénoncer ce qu'il appelle "la manière autoritaire et uniforme dont a été conduite la réduction du temps de travail".

Sur le fond, ni Chirac ni les autres hommes de droite n'ont trouvé grand-chose à redire. S'il est élu, Chirac laissera, dit-il, la durée légale du travail à 35 heures, tout en se prononçant pour un "assouplissement". Ce ne serait que la poursuite de la politique du gouvernement actuel qui, sous couvert de réduction du temps de travail, a institutionnalisé la flexibilité des horaires et leur annualisation, répondant aux souhaits du patronat. Chirac ajoute qu'il faut "la prise en compte de la diversité des réalités économiques des entreprises", Jospin et Fabius ne l'ont pas attendu pour cela.

Chirac prétend parler au nom de la "liberté des salariés", mais c'est au nom de ceux qui "peuvent et veulent travailler plus", qui "doivent pouvoir le faire pour gagner plus". Etant donné le bas niveau des salaires, parler de liberté des salariés à propos des heures supplémentaires est évidemment une belle hypocrisie. Et pour Chirac, pas plus que pour Jospin d'ailleurs, il n'est bien sûr pas question d'augmenter les salaires.

Et quand Chirac reproche à la loi des 35 heures "d'avoir eu comme conséquence un alourdissement de la dépense publique qui s'est traduit par des prélèvements injustifiés sur les régimes sociaux", il ne va pas jusqu'à demander aux entreprises de rembourser les sommes puisées dans les caisses de la Sécurité sociale dont elles ont bénéficié au nom de la loi des 35 heures. Car il est bien d'accord avec Jospin pour continuer à subventionner le patronat, pour lequel la loi sur les 35 heures a constitué une manne supplémentaire. En fait, elle n'a pas lésé les patrons, et Chirac est bien en peine de critiquer son rival sur ce point.

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