L'Union en Mouvement (UEM), qui est censée regrouper les différents partis de droite, a présenté son programme en " 24 engagements ". L'exercice consiste à inventer de nouvelles expressions, pour faire croire que l'on a trouvé de nouvelles solutions aux problèmes qui se posent dans notre société.

Mais il ne s'agit bien sûr que de grandes phrases. La droite propose par exemple de créer une " assurance emploi " pour tous ceux qui travaillent, qui donnerait droit à un accompagnement personnalisé en cas de chômage. Mais un accompagnement vers où, si personne ne veut réembaucher ? Et quelle mesure prendrait-on contre les patrons qui licencient ?

Les six premières mesures visent ce qu'on appelle " l'insécurité ". Dans ce domaine, la droite a de nombreuses idées pour enrichir notre vocabulaire : de nouveaux " tribunaux de paix ", des " centres éducatifs fermés ", une " procédure de responsabilisation familiale ", et même un nouveau " ministère de la Sécurité ". Mais elle ne s'interroge apparemment pas sur les raisons qui amènent le développement de l'insécurité.

Dans la même veine, la droite créerait des " agences régionales de santé ", des " conseils locaux de sécurité ", un " programme réussite jeune ", un " plan d'éradication de l'illettrisme ", une " agence culturelle " et même une " organisation mondiale de l'environnement ".

Nous sommes en campagne électorale, et dans ce sport, l'exercice imposé est le jonglage avec les mots. Mettre réellement en oeuvre les moyens de l'Etat pour s'attaquer aux problèmes engendrés par ce système économique, ce n'est manifestement pas à l'ordre du jour.