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- Lutte ouvrière n°1753
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Leur société
PCF : Privatisation ou "ouverture au capital" ? Blanc bonnet et bonnet blanc
Le Parti Communiste dénonce les projets de privatisations avancés par la droite aussi bien que par les socialistes, qui reprennent selon lui le programme du MEDEF, et appelle les électeurs à s'y opposer en votant pour son candidat, Robert Hue, afin de pouvoir faire pression sur le gouvernement. Le ministre des Transports PCF, Gayssot, justifie ainsi la présence de ministres communistes au gouvernement en affirmant qu'ils " ont été un point d'appui pour défendre les services publics et les entreprises publiques ". A l'actif de son bilan, il cite même Air France, " restée une entreprise publique ".
Pourtant, l'introduction du capital privé dans les entreprises publiques a bien commencé par Air France ! Mais Gayssot fait une subtile différence entre la privatisation et " l'ouverture au capital ", qui avait permis, selon lui, de " donner un bol d'air " à la compagnie. Il n'y a pas privatisation, disait-il à l'époque et continue-t-il de dire, tant que l'Etat reste majoritaire et " dès lors que le caractère public de l'entreprise est affirmé et que ses missions de service public sont assurées ".
Gayssot ne fait là que reprendre à son compte l'hypocrisie du gouvernement socialiste et de Jospin qui, avant son élection, s'était déclaré opposé aux privatisations effectuées par la droite. Jospin a déclaré bien des fois que, nuance, il ne procède pas à des privatisations mais à des " ouvertures de capital " au privé. C'est évidemment se moquer du monde. Mais c'est une précaution de langage dont s'empare le PCF, et d'autres, pour prétendre que leur politique est différente de celle de la droite.
Et c'est en partant de cette hypocrisie que les ministres communistes ont accepté l'ouverture au capital des entreprises publiques, et que l'on a abouti à ce que la part du capital privé dans les entreprises publiques augmente constamment, même si l'Etat reste encore majoritaire dans certaines. Ce qui représente souvent de substantiels cadeaux aux actionnaires privés, en capital et en bénéfices. Et la participation du Parti Communiste au gouvernement n'a pas empêché les privatisations de se faire, en plus grand nombre que sous les gouvernements de droite qui l'avaient précédé.