La grève au Centre Hospitalier Universitaire de Rennes est entrée dans sa 8e semaine. Le temps fort de la semaine dernière a bien sûr été la manifestation à Paris, jeudi 31 janvier. Tout le monde était impressionné par le nombre de cars : 13 du département dont 10 de Rennes.

Nous étions 450 manifestants du CHU et 75 de l'hôpital psychiatrique. Beaucoup ont été surpris par l'utilisation de lacrymogènes par les CRS. L'attitude de la police a été perçue comme une provocation qui illustrait bien le fait que le gouvernement est sourd à nos demandes.

Dans les cars, les discussions allaient bon train sur la politique de santé, de la gauche comme de la droite. Pendant le voyage, les radios annonçaient les derniers chiffres du chômage. Plusieurs manifestants ont remarqué qu'ils augmentaient de 47 000, alors que nous manifestions pour obtenir 45 000 emplois supplémentaires pour les 35 heures. Effectivement, il y aurait là de quoi créer des emplois utiles tout en réduisant le chômage, au lieu de multiplier les cadeaux au patronat, en pure perte.

Le lendemain de cette manifestation, les assemblées générales ont été importantes et la grève a été revotée pour toute la semaine.

Lundi 4 février, nous étions 150 à manifester devant la mairie au moment où se tenait le Conseil municipal. Les manifestants ont trouvé porte close avec des policiers pour empêcher l'entrée. Le Conseil municipal a siégé à huis clos, à la demande du maire, Hervé. Il y avait plein de CRS dans les rues voisines : 14 cars !

Les slogans ont fusé sur la RTT, mais aussi sur Hervé en lui rappelant son passé de ministre de la Santé : "Hervé, qu'as-tu fait de la Santé ? Souviens-toi du sang contaminé !"

Cette mobilisation policière était grotesque et ridicule. Les riverains et les promeneurs se demandaient bien ce qui se passait. Une fois qu'on leur eut expliqué qu'il y avait une manifestation des hospitaliers, ils souriaient et faisaient des commentaires amusés : "Eh bien, dites donc, vous êtes attendus. Vous êtes de vraies vedettes !".