Samedi 25 janvier à la Mutualité, devant la Convention nationale du Parti Socialiste, Martine Aubry présentait son projet intitulé " La vie en mieux, la vie ensemble ". Au départ, ce devait être un programme de campagne pour 2002. Cela s'est transformé en " projet 2002-2012 ". La perspective est plus large, mais elle n'engage plus personne : ni Jospin, qui aura son propre programme pour la présidentielle, ni les candidats du PS aux législatives.

Le projet a été adopté, certes, à la presque-unanimité des secrétaires de section présents. Mais la réunion a surtout été un champ clos, où les principaux leaders du PS ont affirmé leurs différences, s'accusant les uns les autres, qui de social-libéralisme, qui d'archaïsme.

Les partisans les plus ouverts du patronat, derrière Fabius et Strauss-Kahn, ont rivalisé de " modernité " sur les privatisations et les fonds de pension. En face, le leader de la Gauche Socialiste, Julien Dray, a prétendu que " la partition du PS, c'est celle du Temps des cerises, pas celle de Merci patron ". Emmanuelli, qui pose aussi à l'homme de gauche, a dit pourquoi il fallait au PS un programme à allure de gauche : " Ce ne sont pas les marchés qui voteront pour nous en mai et juin ".

Quant au secrétaire général, François Hollande, il a joué son rôle de plus petit commun unificateur. Il a rappelé qu'on peut dire et penser ce qu'on veut au PS, à condition de ne pas trop se tirer dans les pattes : " Notre diversité est l'atout le plus précieux pour les socialistes, à condition que cette diversité reste une diversité ". Pour cela, comme pour le reste, la droite pourrait en dire autant.

Enfin, Hollande a aussi répété que ces empoignades sur le programme étaient sans conséquence : " Rien n'est décidé, tout est ouvert ". Ben voyons ! Comme cela, on ne promet rien...

En effet, ce projet Aubry sera revu le 5 février par le Bureau national du PS. Mais aucune de ces versions successives ne sera le programme définitif du candidat Jospin.