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Hôpital de Bourges : ASH en colère
À l'hôpital de Bourges, les 35 heures ne passent pas. Pour 2002, il y a 17 postes et demi prévus, pour 1 400 agents ! Un chiffre dérisoire qui a provoqué des mouvements de colère.
Mais, le mercredi 23 janvier, c'est l'ensemble des ASH (agents des services hospitaliers) qui a protesté de façon spectaculaire contre les conditions de travail. Ce jour-là, il y a eu de l'ambiance dans le hall de l'hôpital toute la journée : la quasi-totalité des ASH était en grève.
Les ASH constituent l'Équipe Centrale d'Hygiène. Nous sommes une centaine et assurons l'entretien de tous les locaux, bureaux, couloirs, chambres de malades et aussi les désinfections des chambres et des lits après chaque sortie. Le travail ne cesse d'augmenter. Par exemple, en quelques années, les sorties de malades, donc les désinfections, ont augmenté de 40 %.
L'épuisement, le ras-le-bol existent depuis longtemps, avec le sentiment d'être " une équipe à part ", de ne jamais être écoutés.
Alors, la colère a éclaté. Lors d'une assemblée générale où nous étions plus de 50, nous avons décidé d'une journée de grève totale : une journée sans ménage.
Ce jour-là, tout le monde était en grève. Devant notre détermination, la direction a dû reculer sur les réquisitions. A 9 h 30, nous étions 60 dans le hall, avec les balais, les chariots de ménage et nos banderoles. Des membres de la direction qui ne voulaient pas nous recevoir ont dû nous écouter dans un couloir pendant une heure trente. Toute la journée, nous sommes restés dans le hall, avec nos chansons, les seaux et les balais servant de batterie.
Des malades, des visiteurs sont venus apporter leur soutien. Dans les services, nos collègues des autres catégories applaudissaient notre solidarité et notre détermination.
Le soir, le directeur a dû, lui aussi, entendre nos revendications : création de 12 postes, titularisation des auxiliaires, embauche à 100 % des remplaçantes, engagement sur l'équipe de nuit.
Il a fait des promesses, notamment en s'engageant à demander la création de 6 postes.
Cette journée n'a pas permis d'obtenir les bras qui nous manquent. Mais nous avons au moins obligé la direction à nous écouter. Et nous l'avons dit : si rien ne change, on recommence.