RMI : Revenu minimum... mais pour quelle insertion ?25/01/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/01/une-1748.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

RMI : Revenu minimum... mais pour quelle insertion ?

Une série d'enquêtes publiée par l'Insee (l'Institut national de statistiques) montre que le RMI, qui signifie abusivement revenu minimum d'insertion, débouche rarement, pour ceux qui en sortent, sur des emplois durables et permettant de vivre. Ces emplois, souvent précaires, sont payés en dessous du Smic et représentent parfois une baisse de revenus par rapport au RMI.

Créé en décembre 1988, il y a treize ans, le RMI est apparu pour ce qu'il était : un moyen de maintenir les pauvres la tête au-dessus de l'eau, mais tout juste ! Le nombre de ceux qui en bénéficiaient n'a cessé d'augmenter de 1988 à 1996, où il a dépassé le million. Depuis, il oscille à ce niveau. En juin 2001, on comptait 1,1 million de RMIstes, faisant vivre 1,9 million de personnes.

Une étude qui concerne les RMIstes de décembre 1996 montre que la moitié d'entre eux ont trouvé un emploi, ou un stage rémunéré, dans les 21 mois suivants. Et seulement 8,6 % ont été employés sans interruption. Les autres, 91,4 % donc, ont alterné emplois et périodes de chômage.

Les emplois qu'ils ont trouvés sont pour les trois quarts des emplois temporaires, pour un quart des contrats à durée indéterminée. 37 % étaient des emplois publics bénéficiant d'aides de l'Etat ou des stages en entreprise. Les salaires touchés représentaient en moyenne 610 euros net mensuels (4 000 F) : nettement moins que le Smic, qui était au 1er juillet 1997 à 5 240 F net.

L'Insee relève aussi qu'un RMIste retrouvant un travail peut voir ses ressources diminuer. C'est le cas une fois sur deux pour les mères de famille, à cause des dépenses liées à la garde des enfants.

Les économistes et les sociologues peuvent se demander doctement si, vu les bas salaires qu'on leur propose, les RMIstes ne risquent pas de tomber dans une "trappe à inactivité" et de devenir des assistés professionnels. Mais ces enquêtes démontrent que s'ils restent sans travail, c'est qu'on ne leur en propose pas, et quand on leur en propose, c'est avec des salaires en dessous du Smic.

Pour les patrons, le RMI est finalement un moyen qui les avantage. Ceux qu'ils excluent du travail peuvent survivre grâce aux allocations versées par l'Etat. Et comme ils sont contraints d'accepter des salaires plus bas que les autres chômeurs, cela permet de peser, vers le bas, sur l'ensemble des salaires.

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