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Divers
Les meetings d'Arlette Laguiller
Le 16 janvier à Forbach
"Nous avons manifesté le 15 janvier contre le Medef à Metz. Nous n'étions que 18 dans le car pour y aller et une centaine sur place, alors que nous avions distribué beaucoup de tracts ! Comment voulez-vous qu'on s'en sorte ? Si au moins un délégué par usine était venu, nous aurions été bien plus nombreux..." a constaté, désabusé, un couple de militants CGT lors du meeting de Forbach qui a réuni 150 participants pour écouter notre camarade Arlette Laguiller. Mais l'ambiance de la salle n'était pas dans cette tonalité.
Des militants ou ex-militants de gauche, syndicalistes, composaient une part du public, dans cette région ouvrière marquée à droite où les mines de charbon ferment les unes après les autres. Les usines y sont nombreuses, tant en France que de l'autre côté de la frontière, en Sarre allemande, où vont travailler nombre de frontaliers.
La région ne faillit pas à la tradition des aides versées aux grandes entreprises sous prétexte de ré-industrialisation. Pour construire l'usine qui produit la petite voiture Smart à Sarreguemines, la branche automobile du trust Daimler-Chrysler "a reçu 485 millions d'aides du gouvernement français, plus 200 millions par les collectivités locales". Ces centaines de millions auraient été bien plus utiles à créer des emplois dans les services publics.
A propos des retraites, sujet sensible dans la région, marquée par le travail à la mine, notre camarade a dénoncé la baisse du pouvoir d'achat des pensions de mineurs. "Cela représente 350 000 personnes dans le pays, mineurs, veuves et famille et plusieurs dizaines de milliers de personnes en Lorraine" a-t-elle précisé. La CGT et CGC ont chiffré la baisse du pouvoir d'achat des pensions à 22,6 % en 20 ans (soit 1 200 F par mois). Le gouvernement a reconnu cette dégradation, en revalorisant de 17 % les pensions, mais seulement pour les mineurs partis en retraite en 2001. Du coup 9 retraités sur 10 sont exclus du rattrapage car la revalorisation a été dégressive pour ceux partis jusqu'en 1987 et nulle pour ceux qui ont pris leur retraite avant cette date. Quant aux veuves de mineur, qui doivent se contenter souvent de pensions trop faibles, du fait qu'elles sont nombreuses à avoir perdu un mari mort trop jeune pour avoir cotisé longtemps, leur situation est dramatique.
Le 18 janvier à Nevers
Plus de 200 personnes remplissaient la salle à Nevers. Comme partout les licenciements ont été nombreux ces dernières années dans le département : à Epéda, Prominox ou Bostik-Lambiotte lié au groupe TotalFinaElf.
A Mécacagis, près de Nevers, des suppressions d'emplois sont annoncées dans cette filiale d'un autre trust richissime, Usinor, qui a touché plusieurs millions de la Région Bourgogne, simplement pour avoir déménagé ses locaux de quelques kilomètres ! "Et les autorités concernées n'ont nullement l'intention de réclamer le remboursement, ce qui serait pourtant la moindre des choses" dénonça notre camarade. Ajoutant, à propos de la Selni, filiale nivernaise de Brandt et de l'usine Philips de Nevers : "Si elles ne sont pas, pour le moment, affectées par les licenciements annoncés par leurs groupes respectifs, elles ont tout de même mis leurs intérimaires à la porte. Même les travailleurs en fixe ont toutes les raisons de s'inquiéter."
Après avoir dénoncé cette loi Aubry "sur les 35 heures qui donne aux patrons des armes légales pour aggraver la flexibilité", elle s'est faite l'écho de l'inquiétude des employés de l'hôpital de Nevers "qui savent qu'il n'y a pas assez de personnel pour assurer le travail en 39 heures, et donc savent à quel point la promesse de passer à 35 heures est parfaitement bidon". Et aussi des sentiments des pompiers et des agents de l'équipement du département qui "craignent que les 35 heures se traduisent par une aggravation de leurs conditions de travail".
Un débat animé s'est engagé, où furent évoqués la participation du PCF au gouvernement, les problèmes liés à l'éducation et le contrôle des groupes financiers sur l'information.
Le 19 janvier à Bourg-en-Bresse
Le meeting d'Arlette Laguiller, le 19 janvier à Bourg-en-Bresse, région agricole, fut l'occasion de dénoncer la responsabilité des grands groupes de l'agroalimentaire, qui avec leurs aliments du bétail sont à l'origine du développement de la maladie de la "vache folle", et d'affirmer le soutien de Lutte Ouvrière à la lutte des petits agriculteurs. Evoquant la question des OGM, notre camarade a expliqué qu'elle était pour le droit des chercheurs en agronomie de travailler librement, mais qu'elle était contre le fait que les grands trusts de l'agroalimentaire monopolisent la production et la commercialisation. La ville étant également industrielle, au cours du débat qui a suivi, le problème de l'application des 35 heures a été abordé, ainsi que ceux de l'enseignement et de l'insécurité.
Le 20 janvier à Toulon
Plus de 300 personnes à Toulon où, dans la discussion qui suivit l'intervention de notre camarade, plusieurs intervenants ont témoigné des difficultés quotidiennes vécues par ceux qui ne sont pas nés avec une cuiller d'argent dans la bouche. Une femme de l'association "coeurs brisés" a évoqué le problème des enfants maltraités de la DDASS.
Un intervenant décrivait un retour de la droite au pouvoir comme la porte ouverte à un libéralisme débridé et à une vague de privatisations, tout en reconnaissant que la gauche avait été décevante. Sauf que, comme lui a répondu Arlette Laguiller, la gauche avait encore plus privatisé que la droite et laissé faire les licenciements.
Et puis une femme, en plaisantant, demanda si, au cas où notre camarade serait élue, elle prendrait quelques hommes dans son gouvernement... pour faire joli ?