Les 4 et 5 décembre 2001, les syndicats du groupe Brandt ont entendu quatre repreneurs potentiels. La décision du tribunal de commerce de Nanterre, qui devait être prise avant le 21 décembre, a été suspendue suite à la demande du groupe Elco qui devait opter pour un plan de continuation, avec sauvegarde de davantage d'emplois et indemnisation des créanciers. Finalement, le 14 décembre, Elco a abandonné son projet et a opté, comme les autres repreneurs, pour un plan de cession.

C'est donc le 9 janvier que se jouera le sort des 11 000 salariés du groupe Brandt dans le monde, dont 5 370 en France. Tout le monde sait qu'il y aura des licenciements, entre 5 et 18 % du personnel selon les sites. Les différentes offres de reprise de Brandt prévoient de 1100 à 3000 suppressions d'emplois en France. CCE et CE ont eu lieu dans chaque usine, où chaque repreneur a présenté le volet social de son dossier. Pour chaque service, le nombre de licenciements a été établi. Des réunions sont prévues les 7 et 8 janvier dans les différentes usines pour que les représentants du personnel se prononcent. Les patrons, avec la complicité du gouvernement, amusent les syndicats de réunion en réunion pour faire avaler les licenciements. A Saint-Jean-de-la-Ruelle, où le personnel est en vacances jusqu'au 7 janvier, c'est l'inquiétude. D'autant que par ailleurs on nous a annoncé une augmentation de cadence de 10 à 14 appareils par équipe à la rentrée. D'un côté, on nous fait craindre le pire. De l'autre, on nous dit qu'il faudra en faire plus, avec moins de personnel (ce qui veut dire plus de précarité, des intérimaires à la place des embauchés). Un débrayage pour informer le personnel et protester a eu lieu le 6 décembre. Tout le monde est conscient qu'il faudra remettre ça et qu'il faudra réagir à l'échelle de tout le groupe.