Renault Flins(78) : Pas question de se laisser voler nos congés24/12/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/12/une-1744.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault Flins(78) : Pas question de se laisser voler nos congés

Depuis le 3 décembre, plusieurs petits débrayages d'une vingtaine de travailleurs ont eu lieu au bâtiment S en Tôlerie, contre l'un des aspects scandaleux de l'accord des 35 heures que nous a imposé la direction.

Sous prétexte d'une baisse des ventes de la Twingo, fabriquée comme la Clio dans l'usine de Flins, la direction a arrêté la ligne de fabrication de cette voiture les jours qui l'arrangeaient, en l'occurrence plusieurs vendredis de décembre. Elle l'arrêtera à nouveau pendant la période de fêtes qui approche. Les ouvriers qui travaillent sur la Twingo chôment donc ces jours-là ; et ces journées sont épongées sur des heures récupérées en "capital-temps" à la suite de la prétendue réduction d'horaire liée à l'accord sur les 35 heures.

Dans ce secteur de Tôlerie, sur la chaîne Twingo, nous n'avons plus de quoi "éponger" et les responsables tentent de nous obliger à prendre sur nos congés personnels pour payer... son chômage ! Voilà pourquoi ça ne passe pas.

Un premier débrayage de deux heures a eu lieu le 3 décembre. La direction nous a reçus : nous lui avons dit qu'il n'était pas question de poser des jours de congés ni de travailler ailleurs - "propositions" qu'elle nous a faites -, car nous avions tous déjà prévu des activités pendant cette période de vacances scolaires. Jeudi 13 décembre, nous avons à nouveau débrayé cinq heures et demie jusqu'à la fin de poste. Et, pour attendre le chef de département, nous nous sommes installés dans son bureau. Mais lui, il se cachait ailleurs dans l'usine ; c'est un employé qui est venu récupérer son manteau et sa mallette. Le service des ressources humaines de l'usine, contacté par les petits chefs, plutôt que de nous envoyer un membre de la direction, nous a envoyé... deux gardiens. Faisant preuve d'un certain humour, ceux-ci nous ont déclaré que nous n'étions pas en sécurité dans cette salle trop petite pour notre nombre ! Pendant ce temps, le numéro 2 du département était accroché à son portable, demandant des informations aux chefs suiveurs de grévistes pour éviter de nous rencontrer !

Vendredi 14, nouveau débrayage, rejoint cette fois par quelques ouvriers du Ferrage. Après le défilé dans les ateliers, nous avons repris le travail à 15 h 05 pour que les "pharmaciens" (les chefs en blouse blanche qui remplacent les grévistes) puissent partir en week-end et - en secret - nous avons fixé pour 18 h 30 un nouveau débrayage-surprise qui arrêterait la production. Après avoir organisé les départs (pour ceux d'entre nous qui viennent à l'usine en car), à l'heure dite, nous avons rangé les outils devant les chefs ébahis, et nous avons une nouvelle fois défilé avant de nous changer et de partir en week-end. Bref, l'ambiance...

Lundi 17 décembre, nouveau débrayage sur les deux équipes. Et nous ne sommes pas prêts à céder à la direction qui, comme seule proposition, continue à nous suggérer de venir travailler ailleurs dans l'usine, si nous n'acceptons pas de payer son chômage sur nos congés.

L'un des aspects qui nous crispe le plus, c'est qu'à partir de janvier 2002 la durée de la journée de travail va encore augmenter de 5 minutes. Car l'accord des 35 heures permet aussi à la direction de nous faire travailler plus longtemps dans les périodes qui l'intéressent.

Alors, tant que la direction voudra nous voler nos jours de congés, cette agitation risque bien de continuer !

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