En France, avec le plan Vigipirate, les contrôles des passagers et des bagages se sont renforcés dans les aéroports. Les retards accrus des vols seraient dus à ce "plus" de sécurité, et les compagnies comme les autorités ne se privent pas de le faire savoir.

En revanche, elles sont plus discrètes sur le fait que les personnels chargés de ce contrôle sont souvent, comme aux Etats-Unis, employés par des entreprises privées.

ADP (Aéroports de Paris), société gestionnaire des aéroports parisiens, ne se prive pas de vanter le niveau de sécurité qu'elle assurerait à Roissy et Orly. Mais ADP se garde de dire qu'elle sous-traite systématiquement cette activité. Ainsi, elle met régulièrement en concurrence divers soumissionnaires en accordant le marché (pour trois ans généralement) à la société qui fait l'offre la moins élevée. A charge pour elle de s'y retrouver.

Comment ? En formant ses employés à la va-vite et en les payant aux environ du Smic ; en leur imposant un rendement qui ne fait pas bon ménage avec la sécurité, par exemple quand il faut passer trop de temps les yeux rivés sur les écrans de contrôle lors du passage des bagages dans les caissons de sécurité (alors qu'on estime qu'un contrôleur ne peut maintenir son attention plus de 20 minutes d'affilée). S'y ajoute le fait que ce personnel n'a guère l'occasion d'accumuler, fût-ce sur le tas, une réelle formation, car il "tourne" beaucoup. En effet, ceux qui en ont l'occasion quittent cet emploi dès qu'ils le peuvent, vu les conditions de travail. En outre, chaque fois qu'une nouvelle société emporte un marché, toute une partie du personnel change avec elle.