SNCF - Orléans Les Aubrais : Pannes et incidents à répétition16/11/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/11/une-1739.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C166%2C227_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF - Orléans Les Aubrais : Pannes et incidents à répétition

Jamais deux sans trois, le proverbe vient de se vérifier lundi 12 novembre sur la ligne SNCF entre Vierzon et Les Aubrais. Cela fait trois lundis de suite que des trains tombent en panne le matin, entraînant des retards de 45 mn à quatre heures pour bon nombre de trains, à des jours et des heures où tout le monde va à l'école ou au travail !

Le plus important, et le plus long incident, s'est produit à Theillay (en pleine Sologne) il y a trois semaines. Les moteurs de la locomotive d'un train de voyageurs ont grillé, entraînant le blocage des essieux. La deuxième locomotive venue chercher le train en panne n'a pas pu le déplacer et il a fallu attendre que le train de secours équipé du matériel nécessaire vienne de Tours pour faire glisser la locomotive en panne sur des patins spéciaux. Auparavant, il existait bien des trains de secours à Vierzon et aux Aubrais-Orléans, mais par souci d'économie, la SNCF les a supprimés ! Ce n'est que quatre heures après que le trafic a pu redevenir normal et bien des trains ont été supprimés.

Le lundi suivant 5 novembre, c'est encore la locomotive d'un train de voyageurs du matin qui rendait l'âme à Lamotte-Beuvron (toujours en Sologne), occasionnant cette fois des retards jusqu'à 1 h 30. Et lundi 12 novembre, toujours à Lamotte, encore une nouvelle panne, cette fois sur un train de voyageurs vide mais qui a bloqué plusieurs trains derrière pendant 45 minutes !

Tous les cheminots s'accordent à dire que les pannes et incidents sur les trains sont de plus en plus fréquents. Et pour cause, les locomotives sont de moins en moins souvent passées en révision, elles sont de plus en plus vieilles et la politique de la SNCF est de leur faire parcourir un maximum de kilomètres sans entretien. De nombreux ateliers d'entretien ont été fermés, comme ici aux Aubrais, et dans ceux qui restent c'est le maximum d'économies en personnel !

La même politique est appliquée sur les infrastructures, qui vieillissent. Sur cette ligne, la modernisation de la voie est repoussée d'année en année depuis quatre ans, de même que la mise en service d'un équipement qui permet de faire s'écouler le trafic d'un même sens sur les deux voies. Alors, quand il y a des pannes, les procédures de sécurité sont tellement lourdes sans cet équipement que les trains s'entassent derrière celui en panne.

La SNCF et RFF (qui s'occupe du réseau des voies ferrées, créé par la droite pour scinder exploitation et infrastructures et que la gauche avait promis de supprimer mais dont Jospin et Gayssot se sont bien accommodés) pratiquent sur les investissements et les effectifs des économies à outrance qui inquiètent bien des cheminots.

Une dernière information risque de mettre bien des cheminots en colère. Alors que beaucoup d'entre nous accumulent les repos et congés en retard, alors que la SNCF nous demande de passer de plus en plus de temps en tête des trains et que nos conditions de travail empirent, la direction vient d'avouer qu'elle n'avait pas les autorisations d'embauches pour les deux prochains stages de formation de jeunes conducteurs qu'elle nous avait pourtant promis alors que de nombreux camarades partent en retraite l'an prochain. Dans les bureaux de la direction générale, ils auraient fait les comptes, et à cause de la moins bonne santé du trafic fret (- 8 %), il y aurait 480 conducteurs en "sureffectif" au niveau national !

Dans les salons du PDG de la SNCF, qui se dit "socialiste", et du ministre des Transports, qui se dit "communiste", il y a peut-être des sureffectifs mais il n'y a rien, à part des discours hypocrites, qui se distingue d'une politique au service des patrons.

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