En annonçant la création d'un centre de détention à Borgo, en Corse, le ministre de l'Intérieur Daniel Vaillant a évidemment voulu faire un geste en direction des nationalistes corses qui réclament depuis longtemps le rapprochement des détenus condamnés pour des actes de terrorisme.

Cette mesure mériterait à peine d'être relevée, vu sa portée limitée - elle ne concernerait dans l'état actuel des choses que huit détenus ! Par ailleurs, elle n'a rien d'une mesure exceptionnelle puisque la plupart des régions possèdent de tels centres permettant aux familles de rendre plus facilement visite aux détenus, alors que les familles corses doivent supporter les frais supplémentaires que représentent les allées et venues avec le continent.

Pourtant, il n'en a pas fallu plus pour que la droite en fasse un nouveau cheval de bataille contre le gouvernement, accusé de multiplier les concessions aux nationalistes et aux activistes corses. Quant à Chevènement, il n'a pas été en reste pour alimenter cette mini-tempête dans un verre d'eau, dénonçant un pas supplémentaire vers l'abandon de l'Etat centralisé !

Ces passes d'armes politiciennes porteraient à rire si elles ne prenaient le dessus sur des problèmes, autrement plus importants et plus urgents, comme le chômage, les licenciements et toutes les attaques que subit la classe ouvrière actuellement.

Mais, à l'approche des échéances électorales, pas plus le gouvernement que les partis de droite ou Chevènement, ces gens-là ne veulent polémiquer sur ce terrain vu que, dans leur politique, rien ou presque ne les différencie.