Une alerte à la maladie du charbon a bloqué partiellement le centre de tri postal de Créteil pendant cinq jours. Une enveloppe laissant échapper de la poudre blanche a été en effet découverte sur une machine de tri automatique du courrier mardi 16 octobre vers 22 h.

Le premier réflexe des chefs alertés a été de minimiser l'incident et de vouloir faire redémarrer les machines : "On nettoie, un coup de soufflette, et ça repart !" Évidemment, les agents des machines avaient d'autres préoccupations que de passer le courrier à n'importe quel prix : y avait-il un risque, si minime soit-il, pour leur santé ? Face à l'attitude des chefs, ils ont décidé d'utiliser leur droit de retrait, d'arrêter toutes les machines et d'exiger d'alerter la police et les pompiers, ce qui fut fait.

Ces derniers ont alors pris les choses en main pour confiner le local des machines, envoyer à l'hôpital treize collègues exposés à la poudre et faire des prélèvements de celle-ci pour l'analyser.

Il fallut aussi obliger la direction à venir exposer, avec le médecin de prévention, devant le reste du personnel, dans les autres brigades, en jour et en soirée, ce qui s'était passé et quelles mesures avaient été prises pour assurer la sécurité des postiers. Et le vendredi 19 octobre, la direction s'est fait encore tirer l'oreille pour venir expliquer devant tout le monde que, si les résultats des analyses tardaient, c'est parce que le laboratoire de la police était saturé par d'autres alertes.

Après tout, c'est de notre santé à tous qu'il s'agit et chacun est en droit de savoir quel risque il prend au travail.