Lannion (Côtes-d'Armor) : Non aux licenciements dans les télécommunications et l'optronique !19/10/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/10/une-1735.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C166%2C227_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Lannion (Côtes-d'Armor) : Non aux licenciements dans les télécommunications et l'optronique !

Samedi 13 octobre, une nouvelle manifestation regroupant entre 3 et 4 000 personnes s'est déroulée dans les rues de Lannion pour protester à nouveau contre les suppressions d'emplois annoncées dans les entreprises de télécommunication et de l'optronique (fibres optiques) de la région. Plus de 1 000 emplois sont aujourd'hui menacés et la liste des entreprises touchées s'allonge presque chaque semaine.

Cette manifestation, appelée par l'ensemble des syndicats, a regroupé plus de monde que les défilés précédents des 21 août et 13 septembre. Il faut dire qu'aux 500 licenciements annoncés au début de l'été chez Highwave, aux 104 chez Lucent, à la suspension de 200 contrats intérimaires chez Alcatel-Optronique, se sont ajoutés d'autres plans de suppressions d'emplois, notamment dans les entreprises sous-traitantes de ce secteur. L'entreprise Pcci de Perros-Guirec est la dernière en date. Elle a été mise, début octobre, en règlement judiciaire et 39 salariés sont aujourd'hui, eux aussi, menacés de perdre leur emploi.

Chez Highwave, cette start-up créée par deux anciens chercheurs du CNET en 1998, les échéances se rapprochent puisque les premiers licenciements sont prévus au 5 novembre. Les salariés de cette entreprise, dont beaucoup ont été embauchés l'an dernier, n'entendent pas être sacrifiés sur l'autel du profit et payer les frais de cette crise dont l'origine est en grande partie spéculative. Le 1er octobre, l'usine de Trégastel, où 83 licenciements sont annoncés - dont 80 % à la production - sur un effectif de 176, a été occupée pendant plus d'une semaine. Les salariés de cette entreprise revendiquent évidemment de conserver leur emploi, mais à défaut, c'est 100 000 F d'indemnité de licenciement qu'ils réclament. La direction, qui a obtenu du tribunal de Guingamp leur expulsion, maintient les licenciements et ne leur propose que 7 700 F d'indemnité, à peine un mois de salaire.

Après leur expulsion de l'usine de Trégastel, les grévistes d'Highwave ont poursuivi diverses actions, notamment en direction des pouvoirs publics ; le député maire socialiste de Lannion, mais aussi un conseiller de Jospin venu clôturer le congrès des sapeurs-pompiers à Saint-Brieuc le 6 octobre, ont dû s'expliquer avec les grévistes. Le conseiller de Jospin a déclaré que "pour éviter les licenciements, il fallait une réelle volonté de la direction". Autant dire que, comme celle-ci n'entend pas revenir sur les 500 licenciements annoncés, et que le gouvernement se refuse à faire pression de quelque façon que ce soit sur elle, il ne faut pas espérer de soutien de ce côté. Les travailleurs ne peuvent compter que sur leur propre détermination et leur capacité à trouver toujours plus de soutien parmi les autres travailleurs et la population de la région. C'est pourquoi ils ont cherché, durant la semaine qui a précédé la manifestation du 13, à populariser leur lutte.

Ouvrant la manifestation du 13 octobre aux cris d'"Highwave, le mauvais rêve", "du travail, pas des illusions d'optique", ou encore "ni un, ni deux, zéro licenciement", les salariés de cette entreprise ont montré qu'ils n'avaient pas l'intention de se laisser licencier sans réagir. D'ailleurs, sitôt la manifestation terminée, ils sont allés le faire savoir bruyamment devant les fenêtres d'un de leurs patrons, un certain Boj, qui vient d'acquérir une somptueuse propriété dans le centre de la ville. La détermination des salariés d'Highwave est donc très forte, et les actions vont continuer dans les jours qui viennent.

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