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Citroën Aulnay (93) : Sept intérimaires font valoir leurs droits
Un jugement du tribunal de Bobigny vient de donner raison aux sept intérimaires qui avaient porté plainte avant l'été 2001 contre la direction de l'usine Citroën à Aulnay-sous-Bois. Mis en fin de mission, après plus de 18 mois de présence continue et beaucoup plus de trois contrats consécutifs, ils s'estimaient être de fait, comme le prévoit la loi, en contrat à durée indéterminée, et donc illégalement licenciés.
Les juges du tribunal des Prud'hommes ont estimé que la direction ne pouvait pas les considérer comme des intérimaires et qu'elle devait donc "requalifier" leurs contrats en contrats à durée indéterminée. De ce fait, elle leur doit les indemnités pour licenciement abusif, le jugement restant en départage en ce qui concerne les dommages et intérêts.
Ce jugement ne permet pas pour autant à ces jeunes travailleurs de retrouver leur emploi dans l'usine. La loi ne va pas jusqu'à exiger leur réintégration. Néanmoins, c'est un désaveu pour Citroën et un encouragement pour tous les autres intérimaires qui en ce moment sont mis à la porte ou menacés de l'être par centaines. Le syndicat CGT de l'usine estime que près de 400 intérimaires sont concernés. Ce désaveu encourage aussi l'ensemble des travailleurs de l'usine : la précarité plus grande des 1 500 intérimaires sur un effectif total de 6 800 personnes sert la direction pour tenter de faire accepter des conditions de travail plus dures, par exemple le travail de nuit ou des charges plus élevées. Il est évident pour tous que, pour sortir la production, il faudrait tous les bras et des postes supplémentaires.