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- Lutte ouvrière n°1735
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Banque de France Clermont-Ferrand : 6e semaine de grève des ouvriers-imprimeurs
À Chamalières, en banlieue clermontoise, 1 100 personnes travaillent à la Banque de France, dont une centaine comme rotativistes. Celles-ci sont en grève complète depuis un mois et demi, pour protester contre les nouveaux horaires que la direction cherche à leur imposer.
La fabrication des milliards de billets d'euros pour approvisionner les banques, les centres commerciaux, etc. s'achève. Sous prétexte de la concurrence des autres banques européennes, la Banque de France a supprimé des centaines d'emplois - dont encore 500 au cours d'une récente vague. Tout en modifiant plusieurs fois le système de fabrication des billets, par des machines coûteuses et qui ont été abandonnées. Tout cela pour faire-tomber le prix de revient du billet à 50 centimes, au lieu de 80, et avoir ainsi le maximum de commandes au niveau européen.
Et bien sûr, les conditions de travail ont été aggravées. La direction a voulu faire passer les horaires en continu, avec des équipes en 3 x 8, sept jours sur sept, et toutes les nuits comprises.
Elle a cherché a imposer cela à tout le personnel, quels que soient les services.
Mais elle a dû y renoncer, sauf pour les imprimeurs-rotativistes. Or, ceux-ci ne se laissent pas faire. Depuis des mois, ils ont protesté, fait des débrayages, et ils se sont mis en grève complète depuis début septembre.
Devant leur colère et leur détermination, la direction a quelque peu reculé et parle maintenant de faire fonctionner les rotatives 24 heures sur 24, mais seulement sur quatre jours.
Les ouvriers considèrent que ce n'est toujours pas satisfaisant et demandent un horaire moins lourd, plus souple, réparti sur cinq jours.
En réponse, on leur propose une augmentation de la prise de nuit et une journée de RTT supplémentaire. Ça ne fait toujours pas leur affaire. Ils se retrouvent en assemblée générale un jour sur deux, dans leur atelier, et votent très majoritairement la reconduction de leur grève à 80-85 %.
Le reste du personnel n'est pas en grève, mais il montre sa sympathie active par un soutien financier non négligeable car leurs camarades en grève ont déjà eu des retenues de salaire.
Mais surtout, d'autres services sont touchés à leur tour par la grève : les coupeuses n'ont plus de billets à couper : ceux qui les compte n'ont plus rien à compter non plus ! De même encore, à l'usine de Vic-le-Comte, à une vingtaine de kilomètres de Clermont-Ferrand, où l'on fabrique la pâte à papier, les machines sont arrêtées.
Les dirigeants de la Banque de France prétendent que cette grève ne sert à rien, puisque l'euro est sorti. Mais ils sont obligés de faire appel aux quotas de réserve de billets des pays européens, et il y a même des rumeurs concernant un éventuel appel à de la sous-traitance.
Maintenant, les discussions syndicats-direction se tiennent à Paris, au plus haut niveau. Autant de signes qui encouragent les grévistes à tenir bon.