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La faute à qui s'il manque des infirmières ?
Il y a quelques jours, l'Agence régionale d'hospitalisation d'Ile-de-France a lancé un appel aux infirmières retraitées... pour qu'elles reprennent du service ! Eh oui, on en manque. Et beaucoup plus que ne l'avouent les pouvoirs publics, car avant même que la loi dite des "35 heures" ne s'applique au secteur hospitalier, ce sont des dizaines de milliers d'infirmières (pour ne parler que d'elles, car des manques de même nature existent pour d'autres catégories de personnel hospitalier) qui font défaut, d'un bout à l'autre du pays, dans tous les hôpitaux.
Et les autorités, ministre en tête, qui font semblant de "découvrir" le problème, ne manquent pas de culot. En effet, cela fait des années et des années qu'au fil des "plans d'économies des dépenses de santé" et autres "plans de redressement de la Sécurité sociale", les gouvernements successifs, ceux de gauche comme ceux de droite, ont rogné à tout-va sur le budget de la santé publique. Ils ont, entre autres choses, fermé - et continuent de le faire - des lits, des services hospitaliers, des hôpitaux, réduit considérablement les embauches de personnel. S'agissant des infirmières, ces gouvernements ne se sont pas donné les moyens d'en former en nombre suffisant puis, à leur sortie des écoles d'infirmières, de leur proposer des conditions de travail et de salaire décentes.
Au moment même où le gouvernement fait grand cas du prochain passage aux "35 heures" dans les hôpitaux, il ne voit d'autre solution que de demander à des infirmières d'être volontaires pour faire du "rab" après leur départ en retraite... Rien que cela suffirait à condamner la politique d'attaques contre la santé publique que mènent depuis des années aussi bien les gouvernements de droite que ceux de gauche.
Alors, ça suffit ! Au lieu de vouloir faire rempiler des infirmières retraitées qui ont bien mérité de pouvoir se reposer, l'Etat doit embaucher en nombre, et en proposant des conditions de travail et de salaire correctes, dans les hôpitaux publics, comme finalement dans tous les services publics, où les mêmes problèmes se posent. Il y a urgence.