- Accueil
- Lutte ouvrière n°1733
- AZF Toulouse : La manifestation du 29 septembre
Leur société
AZF Toulouse : La manifestation du 29 septembre
C 'est environ 7 000 personnes qui se sont retrouvées samedi 29 septembre à 14 h 30 au bas des allées Jean-Jaurès à Toulouse, à l'appel du Collectif "Plus jamais ça" et de nombreuses organisations associatives, syndicales et politiques, dont Lutte Ouvrière. Tout au long du parcours, il y avait beaucoup de monde sur les trottoirs, et au fur et à mesure, le cortège s'est grossi d'autres cortèges partis du quartier populaire d'Empalot ou de celui de Croix-de-Pierre et qui ont rejoint la manifestation en cours de route, pour aboutir à un nombre de manifestants estimé par la presse ou la police entre 15 et 20 000.
En tête du cortège, une banderole, "Plus jamais ça, ni ici ni ailleurs". Mais aussi, tout au long de la manifestation, de multiples banderoles, pancartes et panonceaux, écrits à la main pour la plupart, signalaient les différents groupes de population présents : le quartier ou l'université du Mirail, les écoles de Bagatelle, les habitants de Pechbusque... D'autres pancartes, anonymes ou signées, disaient la colère des manifestants : "Plus jamais ça, à Toulouse, à la campagne, dans le tiers-monde : une vie est une vie partout", "Des milliards de bénéfices, 10 millions d'indemnités : merci TOTAL"... Une banderole signée : "des travailleurs du site AZF" disait quant à elle : "Travailler pour vivre, pas pour mourir".
Dans le cortège, il y avait aussi une délégation de marins-pêcheurs bretons, victimes de la catastrophe de l'Erika, et qui avaient fait le déplacement pour dénoncer "la passivité constante de TotalFinaElf" en matière de sécurité, dans l'industrie comme dans le domaine maritime.
Les organisations syndicales et politiques étaient également présentes, certaines avec leurs banderoles : ATTAC, CGT, LCR, Lutte Ouvrière... d'autres, comme le PCF, avec des badges. C'est dans cette partie du cortège que les manifestants ont crié des slogans dénonçant la responsabilité de TotalFinaElf et les méfaits de la loi du profit, tant pour les travailleurs que pour les populations, et exigeant que le groupe pétrolier, seul responsable, paie pour les dégâts causés aux victimes comme aux salariés. C'est aussi dans cette partie du cortège que se manifestait le souci que les salariés touchés par l'explosion, et en premier lieu ceux du site, ne soient pas doublement victimes des méfaits de TotalFinaElf, et aient leur emploi maintenu en faisant payer ce trust.
Le cortège a défilé en ville, en passant par le quartier Croix-de-Pierre, pour se diriger vers le site AZF. Il a terminé son parcours devant le lycée professionnel Gallieni, où un lycéen est mort : les organisateurs ont appelé à trois minutes de silence devant l'établissement.
Tout le monde dans le cortège trouvait normal d'avoir marqué le coup et dit sa colère. Pour beaucoup aussi, rien n'est encore réglé quant aux réparations aux victimes, au relogement des sinistrés, sans parler de l'emploi des salariés du site : il y a donc de fortes chances qu'il y ait d'autres rendez-vous de ce genre.