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Dans le monde
Italie : Une nouvelle loi anti-immigrés
En Italie, Bossi, le leader de la Ligue du Nord, et Fini, du Parti de l'Alliance nationale, nostalgique du fascisme, ont trouvé un point d'accord : l'hostilité aux immigrés. Un nouveau projet de loi sur l'immigration, présenté par Bossi et Fini et approuvé, le 14 septembre dernier, par le gouvernement de Berlusconi, énonce des mesures qui viseraient à transformer encore un peu plus les travailleurs immigrés en véritables esclaves, dépourvus de tout droit et désignés comme des délinquants devant être étroitement surveillés.
Si de telles mesures sont adoptées, le permis de séjour en Italie sera étroitement lié à l'emploi. Par exemple, un contrat de travail en CDD sera obligatoirement associé à un "contrat de séjour" limité à la durée du CDD. En d'autres termes, le travailleur immigré sera soumis à un chantage permanent de la part des patrons. Lorsque ceux-ci les menaceront de licenciement, ou simplement de ne pas renouveler leur contrat, ils les menaceront en même temps d'être expulsés du pays.
De plus, le projet de loi prévoit de créer le délit de retour irrégulier en Italie, puni d'entre six et douze mois de rétention, pouvant être commué en une nouvelle expulsion. Enfin, la sanction en cas d'une troisième entrée irrégulière sera d'un à quatre ans de prison et une collaboration des autorités du pays d'origine sera demandée afin de faire exécuter dans le pays en question, et non en Italie, la peine infligée... par la justice italienne.
Quel est l'objectif et quels seront les effets de telles mesures ? Rendre impossible l'immigration clandestine ? Mais la misère, les situations de crise, les guerres et les massacres qui sévissent aux quatre coins de la Terre ne permettront jamais d'interdire à des populations de chercher une terre d'asile, de traverser les mers sur des embarcations dangereuses au risque de se noyer, mus par l'espoir de ne pas mourir de faim ou écrasés sous les bombes lâchées par le monde dit civilisé. Le résultat de telles mesures sera seulement de pousser les immigrés en situation irrégulière dans les mains des réseaux clandestins mafieux qui leur feront payer à prix d'or le passage, les faux papiers et, pour finir, un travail au noir dans quelque atelier clandestin, avec des patrons bien italiens qui feront des affaires juteuses avec la misère du monde.
Quant aux immigrés en situation régulière, ils seront soumis par leurs propres patrons au chantage permanent de se voir supprimer, en même temps que leur travail, le droit de vivre là où ils ont décidé de vivre. Les patrons pourront ainsi leur imposer pratiquement n'importe quelles conditions de travail et de salaire et, de cette manière, faire y compris pression sur les conditions de travail et de salaire de l'ensemble de la classe ouvrière italienne.
En plus de satisfaire les poussées racistes et xénophobes sur lesquelles ils ont tablé afin de conquérir une partie de l'électorat, Bossi, Fini et Berlusconi rendent un beau service au patronat et à la bourgeoisie italienne, qui voient dans l'immigration la possibilité de disposer d'une main-d'oeuvre taillable et corvéable à merci. Mais il faut aussi se souvenir que le gouvernement de centre-gauche, qui a précédé le gouvernement Berlusconi, avait déjà préparé le terrain aux mesures proposées aujourd'hui par Bossi-Fini, en prenant des mesures aggravant la situation des immigrés et en se prêtant aux campagnes désignant les immigrés comme responsables de la montée de la délinquance.
Il faut souhaiter que la classe ouvrière italienne ne se laisse pas contaminer par le poison du racisme, de la xénophobie et du nationalisme. Car, face aux patrons et aux gouvernants, ce serait l'intérêt de tous les travailleurs de lutter ensemble pour imposer la parité absolue des droits et la fin de toutes les discriminations.