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Leur société
Ventes d'armes : Il y a encore de l'avenir pour les marchands de canons
S'il y a un marché qui ne connaît pas du tout la récession et est en pleine expansion aujourd'hui, c'est bien celui des ventes d'armes : 8 % de hausse en 2000 pour un montant total de 36,9 milliards de dollars, soit l'équivalent de 40,7 milliards d'euros.
Parmi les principaux fournisseurs : les Etats-Unis et la Russie. Ces deux pays se situent en tête des ventes d'armes dans le monde et leurs carnets de commandes sont pleins. La France arrive en troisième position. Loin derrière, on trouve l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Chine ou encore l'Italie. Les petits et moyens exportateurs comme la Biélorussie et Israël, la Suède et la République Tchèque, le Brésil et l'Indonésie se positionnent tous en queue de peloton. Le continent africain n'est pas en reste, il possède également ses propres fournisseurs d'armes conventionnelles avec l'Afrique du Sud et l'Egypte.
Les trois premiers fabricants d'armes au monde, Etats- Unis, Russie et France, couvrent près de 80 % du marché. Les Etats-Unis vendent, à eux seuls, 18,6 milliards de dollars d'armes de guerre, de l'avion de chasse dernier cri à l'hélicoptère de combat, du missile à très haute technologie à la mine antipersonnel. Leur chiffre d'affaires a progressé de 30 % entre 1999 et 2000. Celui de la France progresse aussi, qui a été multiplié par quatre pendant la même période. Parmi les principaux clients des marchands d'armes des grandes puissances, il y a bien sûr les monarchies du Proche et Moyen-Orient, pétrolières ou non, de la Jordanie à l'Arabie Saoudite, qui ne cessent de renouveler leur défense aérienne, tout en s'équipant de blindés légers pour le maintien de l'ordre. On ne sait jamais, des fois que l'ennemi viendrait de l'intérieur ! En 2000, les Emirats Arabes Unis ont dépensé 7,4 milliards de dollars en armement (4,8 et 2,3 milliards de dépenses respectivement pour l'Inde et la Corée du Sud). Très bons clients également, les dictatures d'Afrique tels l'Algérie (580 millions de dollars), l'Angola (253 millions) et la République démocratique du Congo (108 millions) ; trois pays ravagés par une terrible guerre civile, qui oppriment et massacrent leurs populations respectives depuis des années.
Rien n'arrête ces entreprises marchandes de mort pourvu qu'elles fassent du profit. La plupart d'entre elles sont des sociétés honorables. Cotées en Bourse, entreprises d'Etat pour certaines, elles ont pignon sur rue. Equipant en armes ultra-sophistiquées les dictatures les plus riches, elles proposent du matériel de guerre conventionnel aux plus pauvres. Prêtes à tout pour vendre leurs engins de destruction, elles recrutent, parfois, des trafiquants d'armes pour acheminer le matériel sur le théâtre des opérations et contourner l'embargo qui touche certains pays en guerre. Ces entreprises n'hésitent pas à équiper les belligérants, en armes nouvelles, parfois gratuitement, afin de tester l'efficacité de ces dernières sur les champs de bataille. Cette pratique courante, pendant la guerre Iran-Irak, dans les années 1980, où les marchands d'armes inondèrent les deux camps de matériel de guerre, l'est encore aujourd hui dans des conflits plus récents notamment en Afrique. Cela revient à prolonger et à entretenir bien des guerres, bien des conflits, parmi les plus meurtriers, pour le seul profit des marchands de canons et de l'impérialisme.