Rentrée des classes : "tout est normal…" sauf que…14/09/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/09/une-1730.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Rentrée des classes : "tout est normal…" sauf que…

En cette rentrée scolaire, Jospin a voulu faire dans l'humour en déclarant que "le grand événement de la rentrée, ce n'est pas la rentrée politique, c'est la rentrée des classes". Quant au ministre de l'Éducation nationale, Lang, et son compère Mélanchon de l'Enseignement professionnel, ils ont choisi de jouer la partition de la discrétion, plutôt que d'effectuer des déclarations tonitruantes. Il est effectivement bien inutile de prendre à rebrousse-poil le personnel de l'Éducation nationale qui, lui, connaît la situation sur le terrain.

Dans nombre d'établissements, tous les personnels n'étaient pas en poste dès la rentrée, au point qu'à la va-vite, l'Éducation nationale a dû embaucher plusieurs milliers de vacataires. De trop nombreux élèves et encadrants retrouvent des locaux inadaptés et en nombre insuffisant qui rendront difficile l'activité scolaire une nouvelle année durant. Et l'on ne peut pas parler d'une situation normale lorsque les personnels de la médecine scolaire, l'assistance sociale, les personnels de surveillance, d'entretien et de fonctionnement sont notoirement insuffisants.

Quant au gouvernement, il considère la situation presque normale... selon les normes mises en place, normes qui, même lorsqu'elles sont respectées, sont totalement inadéquates quand il s'agit d'enseigner correctement dans les quartiers difficiles. Même limité à 30 ou à 25 ou à 20, selon le degré de l'enseignement ou le type d'établissement, ce nombre maximum d'élèves par classe est encore trop élevé. Les critères utilisés pour définir le nombre de personnel parascolaire ne tiennent pas compte des nécessités réelles. Et combien de locaux et d'établissements sont tout simplement inadaptés ?

Ici ou là, des parents ont réclamé l'ouverture de classes ou leur maintien, même lorsqu'on leur rétorquait que les normes ne le permettent pas. De la même façon, à Mantes, au Val-Fourré, les enseignants du primaire et des collèges ont manifesté, au lieu d'effectuer la rentrée, pour exiger des moyens supplémentaires. Car chacun sait que davantage de moyens et moins d'élèves par classe sont des conditions essentielles pour faire face aux difficultés de ce quartier populaire.

A cela, le gouvernement ne répond pas. Qu'il n'y ait pas trop de problèmes voyants lui suffit. Quant aux vrais problèmes, pour avoir une chance de les résoudre, il faudrait s'en donner les moyens. C'est un choix qui n'est celui ni de Jospin ni de Lang.

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