Le syndicat IG-Metall de Volkswagen vient de signer l'accord "5000x5000" avec la direction : 5 000 emplois à 5 000 marks (16 770 F brut par mois). Il a été présenté aux travailleurs comme L'ACCORD permettant de créer des nouveaux emplois. Mais il s'agit en fait pour les patrons d'accroître l'exploitation.

Les salaires seront de 20 % inférieurs aux salaires habituels de Volkswagen Allemagne. Le salaire mensuel de base sera d'environ 13 000 F brut au début, pour passer à environ 14 600 F brut. Pour arriver aux 5 000 marks promis, il faudra que les travailleurs obtiennent des primes accordées en fonction de "performances personnelles". Et encore faudra-t-il que le nombre de voitures fixé par la direction soit fait. Autrement, elles devront être finies après la fin du poste, sans rémunération !

Certes, le syndicat a introduit dans l'accord une clause prévoyant que VW paye ces heures si la production n'a pas pu être effectuée dans les temps par la faute de VW. Mais c'est bien la direction qui fixe la quantité de voitures à produire et ce ne sera pas facile de lui faire assumer la responsabilité des délais supplémentaires.

La durée de travail sera de 38 heures par semaine, mais elles ne seront payées que 35 heures, les 3 heures restantes comptant comme temps de "qualification". Et bien entendu, il s'agit de 38 heures en moyenne annuelle, avec un maxi à 48 heures. Les travailleurs pourront accumuler jusqu'à 200 heures supplémentaires avant que VW soit obligé d'accorder des récupérations. Se faire payer les heures supplémentaires ne sera plus possible à moins que cela n'arrange l'employeur. En plus, la semaine se fera sur six jours, et le samedi sera payé au tarif normal.

En plus de tout cela, l'accord ne porte plus sur 5 000 nouveaux emplois. Seulement 3 500 travailleurs doivent être embauchés dans une nouvelle usine pour minivans en octobre 2002. Sur les 1 500 autres, aucun engagement n'est pris. Les chômeurs candidats seront sélectionnés et formés pendant trois mois aux frais de l'Etat. Ensuite, Volkswagen profitera "d'aides à l'emploi" pour 30 % à 70 % des salaires pendant les six premiers mois ou bien jusqu'aux deux premières années, en fonction de la "catégorie" du chômeur employé.

Les patrons de VW ouvrent une brèche dans les acquis des travailleurs allemands. Et ils bénéficient de la complaisance des directions syndicales. Et il est certains que d'autres patrons tenteront de généraliser ces reculs sociaux. Mais il est moins sûr que les travailleurs acceptent sans réagir.