Le maire (PS) de Tours a pris un arrêté interdisant le stationnement de SDF du 3 août au 30 septembre 2001 dans tout un quartier du vieux Tours.

Il prétend vouloir ainsi assurer le "bon ordre", la tranquillité et la salubrité publiques qui seraient menacés par le bruit et le comportement agressif de ces personnes, liés, selon lui, à la consommation abusive d'alcool. Une argumentation pour le moins hypocrite dans ce quartier qui compte un grand nombre de boîtes de nuit, de cafés avec terrasses et autres débits de boissons. Mais il s'agit d'établissements "dûment autorisés" où la consommation abusive d'alcool n'est plus un délit mais un commerce.

Le DAL (Droit au Logement), qui a porté plainte, aux côtés de sans-logis, devant le Tribunal administratif pour demander l'annulation de cet arrêté a déclaré : "Interdire une ville aux sans-logis, ça veut dire que ces gens-là n'ont pas le droit de vivre". En attendant que les juges se prononcent, ce qui peut demander de un à trois mois (l'appel en référé, une procédure d'urgence qui demandait la suspension de l'arrêté, a été rejeté), une manifestation a eu lieu à Tours le 11 août et une autre est prévue le 8 septembre. Lors de sa campagne électorale, le maire de Tours écrivait qu'il entendait faire de la ville de Tours un "espace de rencontre de tous les Tourangeaux, quels que soient leur âge... leur statut social...". Les belles phrases se sont envolées, mais la misère et la détresse humaines sont toujours là. Le maire de Tours ne fait rien contre. Il veut seulement qu'elles aillent se faire voir ailleurs.